Le gouvernement injecte 12,8 milliards de dirhams pour soutenir l’élevage
Avec 12,8 milliards de dirhams, l’exécutif lance un appui direct en deux temps : subvention du fourrage et prime aux mères reproductrices. La promesse : soulager les petits éleveurs et préserver le cheptel.
Présenté jeudi 23 octobre à l’issue du Conseil de gouvernement, le programme a été détaillé par Ahmed El Bouari, ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts. Alignée sur les Hautes Orientations de Sa Majesté Le Roi Mohammed VI, l’initiative repose sur la généralisation de la numérotation des animaux pour garantir un suivi précis des bénéficiaires et limiter les fuites. L’enjeu est de transformer un budget inédit en résultats tangibles pour les ménages ruraux.
Le plan s’appuie sur le recensement du 26 juin au 11 août 2025. Il combine deux instruments complémentaires. D’abord, une aide fourragère modulée et dégressive selon la taille des cheptels, différenciée par espèce, avec des montants de 150 à 75 dirhams par tête ovine, de 100 à 50 dirhams pour les caprins, et de 400 à 150 dirhams pour les bovins et camélidés. Cette architecture donne de la latitude aux éleveurs pour choisir les intrants adaptés et doit se traduire par une baisse effective des coûts d’alimentation.
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Ensuite, une prime dédiée à la reproduction cible la base maternelle du cheptel. Les femelles recensées et identifiées par boucles bénéficient de 400 dirhams par brebis et de 300 dirhams par chèvre. L’objectif est de préserver le potentiel de reproduction et d’accélérer la reconstitution du capital animal. La réussite se mesurera au maintien des effectifs reproducteurs dans les bassins d’élevage les plus exposés.
Paiements bancarisés
Le versement interviendra en deux étapes. Première échéance, début novembre 2025, avec l’aide fourragère et un acompte de 100 dirhams par femelle éligible. Deuxième échéance, à partir du 1er avril 2026, après vérification de la conservation des femelles identifiées. Plus de 90 pour cent des bénéficiaires sont des petits éleveurs, avec des paiements bancarisés pour réduire l’intermédiation et sécuriser les flux. La gouvernance associe les départements de l’Agriculture, de l’Économie et des Finances, de l’Intérieur et la Caisse Nationale de Retraites et d’Assurances.
Pour l’accompagnement et les recours, un centre d’appel dédié est opérationnel, tandis que les services déconcentrés recueillent les réclamations, instruites par des commissions locales présidées par walis et gouverneurs. L’équité territoriale sera un indicateur clé, de même que la rapidité de traitement.
Avec une enveloppe de 12,8 milliards de dirhams, l’État vise un double impact. À court terme, amortir le coût du fourrage et prévenir les ventes de détresse. À moyen terme, consolider la capacité de reproduction et stabiliser les prix.

