décès du maître gnaoua Mustapha Baqbou
Le maître gnaoua s’est éteint à Marrakech à l’âge de 72 ans, laissant derrière lui une œuvre qui a marqué l’histoire musicale marocaine et traversé les frontières.
La musique gnaouie vient de perdre l’une de ses figures les plus emblématiques. Mâalem Mustapha Baqbou, légende vivante de la Tagnaouite, est décédé lundi 8 septembre à Marrakech, sa ville natale, à l’âge de 72 ans, des suites d’une longue maladie. Il a été inhumé au cimetière Bab Aghmat, au terme d’une cérémonie empreinte d’émotion.
Né en 1953, Baqbou avait grandi dans une zaouïa gnaouie, aux côtés de son père, Maâlem El Ayachi Baqbou, qui l’initia très tôt aux rythmes, aux rituels et aux chants de cette tradition ancestrale. De cette filiation directe, il avait hérité un savoir musical rare, qu’il n’a cessé d’enrichir et de partager.
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Dans les années 1970, il cofonde le groupe Jil Jilala, qui s’impose comme un creuset entre héritage mystique et aspirations modernistes d’une jeunesse marocaine en quête de nouvelles sonorités. Mais c’est en tant que mâalem reconnu de la confrérie gnaouie qu’il acquiert une aura singulière. Ses performances, alliant profondeur spirituelle et ouverture aux fusions contemporaines, l’ont conduit à collaborer avec des artistes de renom tels que Marcus Miller, Carlos Santana, Pat Metheny, Will Calhoun ou encore Oumou Sangaré.
Sa disparition marque la fin d’une époque. Comme l’a souligné Neila Tazi, fondatrice et directrice du Festival Gnaoua et Musiques du monde d’Essaouira, « c’est une immense perte pour la scène artistique marocaine. Mes sincères condoléances à sa famille, à la confrérie des Gnaoua du Maroc et à la grande famille des amoureux de la Tagnaouite ».
À travers ses enregistrements, ses concerts et ses enseignements, Mustapha Baqbou incarnait l’esprit de transmission et de modernité qui anime aujourd’hui encore la confrérie. Son départ laisse un vide immense dans la Tagnaouite, mais son héritage continuera de résonner, tant au Maroc que sur les scènes internationales.
