« Je l’aimais, il m’a violée » : elles racontent
« On était dans une chambre étudiante, dans un lit une place. J’avais mes règles. Je commençais à m’endormir à ses côtés, en cuillère, lorsqu’il m’a pénétrée par-derrière, sans prévenir. Je n’ai pas bougé, ni parlé. J’ai eu très mal ». Florine, 30 ans, raconte « la sidération » ressentie au moment de son viol. Car oui, Florine a bien été violée par son petit ami de l’époque : le Code pénal incrimine « tout acte de pénétration sexuelle […] commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte, menace ou surprise ». À l’époque, elle avait 22 ans et était « naïve ». « Je me rappelle juste être allée prendre une douche pour me débarrasser de la saleté. C’est au moment de #MeToo que j’ai compris que j’avais été violée. Et que j’ai ouvert les yeux sur cette relation d’un an et demi. »
La jeune Toulousaine était très éprise de ce camarade de classe. Pour éviter les disputes avec cet amoureux toxique, elle s’est oubliée et a cédé à répétition. Elle se rappelle de ce rapport sans préservatif que son copain lui a imposé, sa boule au ventre, son propre désir relégué au second plan. « Je me suis rendue ‘disponible’ dès qu’il avait envie. De cette façon, j’avais l’impression d’être actrice et de ne pas subir les rapports. Mais je n’en avais pas du tout envie. C’est comme si les relations sexuelles étaient devenues obligatoires et nécessaires. Dans ma tête, il fallait « y passer ». » Son stage de fin d’études deviendra finalement sa bouée de sauvetage. Lui part à Paris, elle reste à Toulouse. « La distance m’a permis de prendre du recul. Nous avons rompu d’un commun accord. J’ai alors vécu les six mois les plus difficiles de ma vie. Puis j’ai réalisé tout ce que j’avais enduré. »
Cette stupeur, Nat, 54 ans, l’a vécue il y a dix ans, dans le lit qu’elle partageait depuis 18 ans avec son mari et père de ses trois enfants. « Je dormais et d’un coup, j’ai senti un poids sur mon corps. J’ai ouvert les yeux, je l’ai vu s’exciter. Il me pénétrait, mais je ne pouvais pas bouger. J’ai eu envie de
