Santé

C’est mon histoire : « J’ai refait ma vie avec moi-même »

D’abord, il y a eu les chaussons qu’il portait lorsqu’il m’a accueillie. Je n’étais pas prête. Ensuite, c’étaient les sets de table qu’il a disposés si naturellement en mettant le couvert pour le dîner. Ce côté « quotidien rodé, couple installé » m’a fait paniquer. À peine un mois s’était écoulé depuis que nos profils avaient matché et, déjà, il semblait que tout entre nous se jouait dans une routine trop familière. 

On s’était fait un ciné où chaque effleurement de coude était la promesse d’un grand frisson. On s’était embrassés sous la pluie, on avait fait l’amour sur mon canapé… Où était passée la fougue, l’excitation du début ? J’en demandais encore… Je ne voulais pas de chaussons, ni de sets de table ! Je voulais marcher pieds nus et qu’il me prenne sur la table. 

Le lendemain matin, dans la cuisine, alors qu’il s’affairait pour me préparer le meilleur des petits déjeuners, je nous voyais dans dix ans, face à face, dans un confort silencieux, lobotomisés par le tic-tac de la pendule. Impression de vertige. J’ai bu mon café cul sec et suis partie. J’ai lâchement prétexté du papier peint à acheter chez Leroy Merlin. Après tout, ce n’était presque pas un mensonge. Cela faisait des mois qu’il fallait que j’habille les murs de ma nouvelle maison. J’y avais emménagé un an plus tôt avec ma fille de 8 ans, après une séparation longue et douloureuse. 

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