Roxane et Nathalie : Ensemble ou rien
Aux femmes qui quittent, on a toujours mille questions à poser, mille arguments à opposer. Mais il y a une question qu’on ne leur pose jamais : « As-tu les moyens de partir ? ». Pour ce deuxième épisode du podcast Entre Elles, Nadia Daam rencontre Roxane et Nathalie.
C’est en logisticienne que Roxane a aidé sa mère Nathalie à quitter son père. En catimini, car on quitte parfois sur la pointe des pieds. Cela n’a pas empêché Roxane de vivre ce que les enfants de divorcés connaissent : le conflit de loyauté, le nomadisme de la garde alternée. Cela ne l’empêche pas non plus de regarder Nathalie avec les yeux qu’on a pour les tempétueuses, les indociles, les évadées. Les yeux d’une fille fière de sa mère.
Un départ en silence
Lorsque Nathalie a décidé de quitter son compagnon, ce fut une opération minutieusement orchestrée. Chaque visite d’appartement, chaque carton emballé la nuit, chaque étape de l’évasion était un secret partagé avec Roxane. À seulement 18 ans, Roxane était bien plus qu’une simple fille spectatrice : elle était une alliée, une copilote dans cette quête de liberté.
Ce départ n’était pas qu’un soulagement pour Nathalie ; il a aussi permis à Roxane de mieux comprendre sa mère. « Il touchera pas ma fille », dit Nathalie, en évoquant ce moment où elle a su qu’elle devait partir. Une phrase qui illustre tout : son instinct protecteur et la force qui l’a animée pour changer leurs vies.
« J’étais copilote, mais pas copine »
Roxane a grandi entre deux maisons, tiraillée par le conflit de loyauté que connaissent tant d’enfants de divorcés. Mais si ce parcours a parfois brouillé ses repères, il a aussi révélé une admiration immense pour sa mère. « J’étais copilote, mais pas copine », précise-t-elle, mettant en lumière la frontière tenue entre leur complicité et les responsabilités précoces qu’elle a dû endosser.
Nathalie parle avec émotion de sa renaissance après ce départ. Elle, qui se décrivait comme une femme éteinte, à retrouvé sa lumière et sa joie de vivre. « La femme en moi s’est révélée », confie-t-elle. Pour Roxane, cette transformation a été une révélation : la femme forte et souriante qu’elle découvrait était enfin à l’image de la mère qu’elle avait toujours admirée.
Amis ou complices ?
Peut-on être amie avec sa mère ou sa fille ? Pour Roxane et Nathalie, la réponse se trouve dans leur équilibre unique. Leur lien est marqué par des moments de soutien indéfectible, de confiances partagées, mais aussi par le respect de leurs rôles respectifs. Une relation où l’amour inconditionnel et l’indépendance coexistent harmonieusement.
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