À New Delhi, le caftan marocain impose sa trajectoire face aux manœuvres algériennes
Le Maroc s’avance avec assurance à la 20ᵉ session de l’UNESCO, où la reconnaissance internationale du caftan marocain s’impose face aux contestations algériennes. À New Delhi, le Royaume voit se confirmer l’origine et la transmission d’un héritage millénaire que rien n’a pu ébranler.
À New Delhi, où la 20e session du Comité intergouvernemental de l’UNESCO se poursuit jusqu’au 13 décembre, le Maroc s’avance vers une étape déterminante pour son patrimoine vestimentaire. Le dossier consacré au caftan marocain figure à l’ordre du jour du 10 décembre, une date que les acteurs culturels marocains attendent avec assurance, puisque l’organe d’évaluation a déjà rendu un avis favorable et recommandé son inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
Cette dynamique place le Royaume dans une position solide, et confirme le sérieux d’un travail entamé dès 2023 pour documenter un héritage dont la continuité historique, les savoir-faire artisanaux et les usages sociaux sont reconnus et transmis depuis des siècles.
Le Maroc a bâti son dossier avec la conviction que la reconnaissance internationale du caftan découle naturellement d’un ancrage culturel profond. Fès, Rabat, Oujda, Marrakech et Meknès ont façonné au fil du temps un vêtement qui s’est développé dans un cadre urbain structuré par des corporations d’artisans, des familles de brodeurs, des ateliers de tissage et des créateurs qui ont donné au caftan une identité précise.
Lire aussi : UNESCO : Casablanca et Oujda rejoignent le Réseau mondial des villes apprenantes
Les techniques de coupe, les broderies régionales, la sfifa, la dfira, les matériaux tels que le velours ou le brocart, tout un système artisanal a été rassemblé comme preuve d’une transmission continue. Cette avancée intervient dans un contexte marqué par l’opposition répétée de l’Algérie, qui tente, depuis plusieurs années, de contester la marocanité du caftan en mobilisant différents registres d’objections.
En effet, Alger a cherché à diluer le caftan marocain dans une notion de « patrimoine partagé », puis a introduit des modifications contestées dans les registres patrimoniaux. Or le Maroc a dénoncé ces pratiques auprès de l’UNESCO, estimant qu’elles allaient à l’encontre des principes de préservation du patrimoine.
De fait, les autorités marocaines ont rejeté ces manœuvres et refusé l’exploitation politique de l’héritage culturel, rappelant que le caftan marocain résulte d’un milieu artisanal structuré, documenté et vérifiable.
Cela dit, la présence de l’Algérie au sein du comité n’est pas en mesure de modifier l’issue du vote. Le pays peut soulever des objections et prolonger les discussions, mais il ne dispose d’aucun droit de blocage.
Ainsi les signaux restent favorables au Maroc, d’autant plus que la recommandation positive de l’organe d’évaluation est publique. L’examen du dossier, inscrit en 33 positions sur 54, devrait suivre son cours habituel.

