Qu’est-ce que le « boomerasking », ce comportement très égocentrique qui s’immisce dans les conversations ?
Vous est-il déjà arrivé qu’une personne vous pose une question sur vos projets, sans écouter vraiment la réponse ? Il se peut que vous ayez fait face à une tentative de « boomerasking ».
« Qu’as-tu prévu de beau ce week-end ? ». À première vue, cette question semble être une manière tout à fait ordinaire et bienveillante de s’intéresser à l’autre. Mais dans certains cas, ce type de phrase peut cacher un moyen détourné de se mettre soi-même en avant, lorsqu’on nous retourne la question : « Moi, je pars en amoureux dans un super hôtel. On a réservé une table dans un restaurant étoilé. » ll vous est certainement déjà arrivé de faire face à ce genre de comportement. Et sachez qu’il porte un nom : le « boomerasking ». Explications.
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« Boomerasking » : un comportement néfaste pour les relations sociales
Si sa construction en a tout l’air, le mot « boomerasking » n’a rien à voir avec la génération de boomers. En réalité, ce terme est une contraction de « boomerang » et « asking », comme l’explique le « Wall Street Journal ». Cette expression, inventée par Alison Wood Brooks, une professeure en psychologie à Harvard, désigne cette fâcheuse tendance qu’ont certaines personnes à poser une question à leur interlocuteur, dans l’unique but que ce dernier la leur retourne. Et saisir éventuellement l’opportunité de se vanter, montrer à quel point leur vie est trépidante. Ou l’inverse. Mais ce comportement peut être nuisible aux relations sociales.
Trois types de « boomerask »
Selon une nouvelle étude publiée dans la revue « American Psychology Association », il existe trois types de « boomerask » : la « demande-vantardise » ou le fait de poser une question suivie de la révélation de quelque chose de positif, la « demande-plainte » ou le fait de poser une question suivie de la révélation de quelque chose de négatif comme des funérailles familiales pour susciter la compassion, et la « demande-partage » ou le fait de poser une question suivie de la révélation de quelque chose de neutre comme un rêve étrange, par exemple. Dans tous les cas, il s’agit de ramener le sujet à soi. Une attitude qui relève d’un égocentrisme et d’un manque d’empathie chez les personnes qui la pratiquent, et qui peut conduire à une absence d’intérêt à leur égard, voire à une forme d’isolement.
« Bien que les “boomeraskers” croient laisser une impression positive, dans la pratique, leur décision de partager leur propre réponse – plutôt que d’écouter celle de leur interlocuteur – semble égocentrique et désintéressée du point de vue de leur interlocuteur, souligne Alison Wood Brooks. Par conséquent, les gens perçoivent les “boomeraskers” comme non-sincères et préfèrent les interlocuteurs qui se dévoilent directement. » Pour éviter de tomber soi-même dans le piège du « boomerasking » et que cela nous retombe dessus, il est important, avant tout, de développer sa capacité d’écoute. Et prendre le temps de s’intéresser réellement aux personnes qui nous entourent.