Santé

En corps heureux : « J’ai décidé que la ménopause serait une renaissance »

Dans la génération de ma mère, ce qu’on appelait les « trucs de bonnes femmes » restait hyper dissimulé. Et même les femmes entre elles n’étaient pas tendres, sûrement aussi par méconnaissance. Je repense par exemple à cette dame dans l’entourage de ma mère qui avait des règles très douloureuses. Ma mère ne pigeait pas qu’elle ne fasse « pas d’effort », alors que cette pauvre femme avait sûrement une pathologie type endométriose ou que sais-je, totalement inconnue à l’époque. Mais autour d’elle le raccourci c’était « si elle s’écoutait moins, ça irait mieux ». On affronte de sacrés trucs quand même, je m’en rends compte en me retournant sur mon propre parcours « hormonal », maintenant que je suis arrivée à la cinquantaine. J’ai tout traversé sans me plaindre, sans rechigner, en avançant quoi qu’il arrive. En finissant à Leroy-Merlin un lendemain de fausse couche, pour y trimballer des portes de placard qui pesaient un âne mort, parce que c’est ce week-end-là qui avait été choisi par monsieur pour faire ce putain de placard. J’ai tout traversé seule, trop seule a posteriori. Sans jamais chercher l’appui ou la compréhension de mon ex-mari, notamment.

LIGNE DE CONDUITE

Longtemps, j’ai fait en sorte de ne pas être un sujet de conversation. Ne prenant pas beaucoup d’espace, n’attirant pas l’attention. C’était ma ligne de conduite. Mes parents travaillaient beaucoup et j’étais une enfant sage, discrète. L’adolescence ensuite a été bancale car l’homme qui devait faire un peu office de repère, mon père, a quitté la maison à ce moment-là. Donc je me suis débrouillée avec les autres regards.

PASSER INAPERÇUE 

Pour ma mère je n’étais de toute façon pas vraiment un sujet puisqu’elle était noyée dans son chagrin d’amour et dans son travail. Avec mon frère aîné nous étions alors comme chien et chat. Quant aux garçons du collège et du lycée, je ne rentrais pas trop dans leur spectre. Ma puberté est arrivée tardivement donc je suis restée longtemps petite – mais vraiment – et sans forme. On ne disait pas ça comme ça à l’époque mais j’étais en dessous de

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