Santé

Avoir des rapports sexuels pendant les règles : voici ce qu’en pensent les Français


42 % des personnes de 18 à 65 ans considèrent les règles comme peu hygiéniques, selon le SexReport 2025 d’Adam et Eve. Une fausse croyance qui persiste, et empêche bon nombre d’adultes de faire l’amour pendant les menstruations.

Le sexe pendant les règles reste encore un tabou. Si la parole se libère autour de la sexualité, de la diversité des pratiques, de la masturbation féminine ou encore du consentement, faire l’amour pendant les menstruations relève de l’impensable pour une majorité des Françaises et des Français. C’est ce que révèle le site de vente d’objets érotiques et sexuels Adam et Eve dans l’édition 2025 de son SexReport. 68 % des personnes interrogées choisissent de ne pas avoir de rapports sexuels durant cette période du cycle menstruel. Plusieurs facteurs, certains liés à des idées reçues encore tenaces, sont évoqués.

Cette étude, réalisée avec l’Institut TrendsResearch, a été menée auprès de 1 083 participants, hommes et femmes, âgés de 18 à 65 ans, en France métropolitaine. 42 % des personnes sondées considèrent les règles comme peu hygiéniques, et 39 % se sentent mal à l’aise à l’idée de faire l’amour pendant les menstruations. 

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Saleté, maladies, honte : ces idées reçues sur le sexe pendant les règles 

Cette notion de saleté autour des règles est une fausse croyance encore bien ancrée dans notre société et l’inconscient collectif, y compris chez les jeunes générations. Il peut « avoir un côté répulsif, son aspect et son odeur peuvent éveiller une forme de dégoût », explique Janine Mossuz-Lavau, sociologue, directrice de recherche au CNRS et autrice de « La Vie sexuelle en France » (éd. La Martinière), dans les colonnes de  « 20 minutes ». « Le tabou qui y est associé découle de fondements religieux certes disparus aujourd’hui en France, mais qui font peser inconsciemment cette idée tenace selon laquelle une femme est impure durant ses règles. » De plus, « des idées reçues relatives à la santé : les règles seraient vectrices de maladies, avoir des relations sexuelles pendant les règles pourrait rendre impuissant » sont parfois véhiculées, souligne Gabrielle, psychologue clinicienne, féministe et créatrice du compte @Lapsyrévoltée auprès de « Slate ». Ces préjugés entraînent parfois un sentiment de honte chez les personnes menstruées.

Or, « les règles sont quelque chose de naturel, ce n’est pas une maladie et il n’y a aucune raison d’en avoir honte », insiste Marie-Claude Benattar, gynécologue et autrice du « Petit manuel de soins intimes pour les femmes » (éd. Josette Lyon), interrogée par « 20 minutes ».« Le seul inconvénient, c’est que cela peut salir les draps. Mais il suffit alors de les laver, nuance, quant à elle, Camille Aumont-Carnel, chroniqueuse et fondatrice du compte @Jemenbatsleclito, dans « Version Femina ».

Douleurs pendant les règles : un obstacle à la sexualité ?

Outre la notion d’impureté, les règles peuvent être associées à des choses plus profondes, comme le traumatisme la souffrance. « Le sang peut également rappeler la blessure, la douleur et faire peur », ajoute-t-elle. Selon plusieurs études, avoir des rapports sexuels permettrait de soulager les crampes musculaires pendant les règles. L’orgasme déclencherait une production d’endorphines, les hormones du bonheur, calmant ainsi la douleur. Néanmoins, toutes les femmes ne sont pas logées à la même enseigne. « Certaines ont mal à la tête, des nausées, très mal au ventre (surtout en cas d’endométriose) et la relation sexuelle sera franchement désagréable », nuance Laurence Montella, sexologue, interrogée par le média « Parents ». Dans ce contexte, il est important d’écouter son corps. 

Toutes les personnes menstruées sont différentes face à la sexualité durant les règles. Pour certaines, que la gêne soit liée au dégoût ou à la douleur, il peut être intéressant d’explorer d’autres solutions ou alternatives, qui permettent de faire l’amour sans inconfort pendant les menstruations. À condition, évidemment, que les deux partenaires en ressentent l’envie.


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