Santé

Dépression post-partum : vers qui se tourner ?


La dépression post-partum touche chaque année plus d’une femme sur dix. Longtemps passée sous silence, elle est pourtant reconnue comme une maladie psychiatrique par l’Assurance Maladie et se soigne. Pour faire face, il est important de pouvoir partager ses difficultés.

Selon une enquête de Santé Publique France, parue en septembre 2023, 16,7 % des femmes seraient touchées par une dépression post-partum, deux mois après l’accouchement. À la différence du baby-blues qui passe en quelques heures ou quelques jours, la dépression du post-partum peut durer jusqu’à un an après la naissance. Elle a un impact sur la qualité de vie, sur la relation de couple et peut aussi être un obstacle pour prendre soin de son bébé. Dans les cas les plus extrêmes, elle peut conduire à des pensées suicidaires et au suicide.

Pour autant, les jeunes parents ne sont pas seuls face à cette pathologie et plusieurs structures peuvent les aider. En voici quelques-unes :

Les séances de suivi postnatal avec une sage-femme

Il est possible de bénéficier de deux séances de suivi entre le 8e jour suivant la naissance jusqu’à la 14e semaine après l’accouchement, au cabinet ou à domicile. Ces consultations médicales peuvent être l’occasion d’exprimer les difficultés liées à une dépression post-partum. Elles sont prises en charge par l’Assurance Maladie à 100 % jusqu’au 12e jour après la naissance et 70 % au-delà.

Lire aussi >  Dépression post-partum : « J’aurais aimé qu’on me dise que j’allais traverser la pire et la meilleure période de ma vie »

Les services de protection maternelle et infantile (PMI)

Ce sont des services départementaux chargés d’assurer la protection sanitaire de la mère et de l’enfant. Les PMI proposent gratuitement un accès au soin pour les femmes enceintes et les enfants jusqu’à six ans ainsi qu’un accompagnement pour les parents. Les personnels de ces structures sont aguerris et sensibles aux problématiques du post-partum et pourront vous écouter et vous orienter.

Les réseaux d’écoute d’appui et d’accompagnement des parents (REAAP)

Ces réseaux prennent appui sur des parents, des bénévoles et des professionnels pour mettre en place des actions visant à conforter les compétences des parents et la mise en valeur de leurs capacités à travers le dialogue et l’échange.

Les lieux d’accueil parents-enfants

Ces lieux, encadrés par des accueillants bénévoles formés à l’écoute, sont soutenus et financés par les CAF. Ils reçoivent des parents et des enfants de moins de 6 ans dans un cadre ludique et bienveillant. Ils permettent également de rencontrer et d’échanger avec d’autres parents.

Les LAEP sont présents dans tous les départements, leurs coordonnées sont à retrouver sur le site de la CAF, dans la catégorie « Accompagnement et information des familles ».

Lire aussi >  C’est mon histoire : « Ma dépression post-partum m’a ouvert les yeux »

Le réseau de l’École des parents et des éducateurs (EPE)

L’association organise notamment les Points Écoute Parents (PEP), sous forme de permanence au sein de l’EPE ou en dehors. Ils accueillent, sur rendez-vous, les parents pour un entretien avec un psychologue ou un professionnel de l’écoute de l’EPE et leur proposent un accompagnement. Le service est confidentiel et gratuit.

Les UDAF qui sont réunies au niveau national dans l’UNAF

Il est également possible de se rapprocher de l’Union départementale des associations familiales de son lieu de résidence. Elle regroupe les associations dédiées à l’enfance et au soutien à la parentalité présentes dans le département.

Les lignes d’écoutes

Les lignes d’écoute, souvent anonymes, gratuites et faciles d’accès peuvent être une aide de premier recours. Il ne faut pas hésiter à les solliciter. En voici quelques-unes :

  • Allô Parents bébé (0 800 00 3456 du lundi au vendredi 10h-13h et 14h-18h) de l’association Enfance et partage : des professionnels de la petite enfance à l’écoute des parents d’enfants de moins de trois ans.
  • Allô Parents en crise (0 805 382 300 du lundi au vendredi 10h-13h et 14h-20h, samedi 10h-13h) de l’association École des parents : des psychologues, éducateurs, médiateurs familiaux à l’écoute des parents angoissés ou à bout.
  • Allô parlons d’enfants (02 99 55 22 22 du lundi au vendredi 10h-17h) de l’association Ar Roc’h :des professionnels de l’enfance ou de l’adolescence et des bénévoles pour répondre à la famille ou aux professionnels.

Si vous vous sentez fragilisée, vous pouvez également évaluer votre bien-être émotionnel en réalisant le questionnaire en ligne du site 1 000-premiers-jours.fr qui permet de faire le point en quelques minutes.

Ces différentes structures ne peuvent toutefois se substituer à un suivi psychologique ou psychiatrique, si ces derniers sont nécessaires. En cas de dépression post-partum, il est possible de bénéficier du dispositif Mon Soutien Psy.

La dépression post-partum est courante et ne doit pas être synonyme de honte. Il ne faut pas hésiter à en parler autour de soi (amis, famille, proches…), si le besoin se fait ressentir.

Continuer la lecture

Bouton retour en haut de la page