Santé

Mon déclic : Larissa (39 ans), « Pendant la soirée, j’ai vu mon conjoint au bout du bar et je n’ai rien ressenti »

 

Le lendemain de son trente-neuvième anniversaire, Larissa quitte celui qui partage sa vie depuis plus de 10 ans : « Ça faisait presque 11 ans ensemble. Il m’avait organisé une fête avec nos amis. J’ai passé une bonne soirée. Mais depuis plusieurs mois, ça n’allait plus dans ma tête et dans mon corps. Il y avait un truc que je ne sentais plus. Le lendemain de la soirée, je me suis décidée. En fait, j’ai réalisé que je n’étais plus amoureuse. Pendant la soirée, je l’ai vu au bout du bar et je n’ai rien ressenti. Je ne le cherchais pas particulièrement et je suis tombée sur lui en train de commander un verre. Je l’ai regardé et je ne l’ai trouvé ni beau, ni sexy, ni émouvant, ni rien. Sur le coup, je n’ai rien fait avec ça. Mais en me réveillant avec lui je savais que je ne pouvais pas continuer. Alors, j’ai tout balancé. J’ai dit que je ne l’aimais plus. Je n’étais pas malheureuse et notre vie aurait pu être considérée comme parfaite par énormément de monde. Mais j’étais une morte-vivante. Il a été dévasté et il a essayé de me convaincre de rester pour rallumer la flamme. J’ai préféré quitter l’appartement. Je savais qu’il n’aurait pas la force de partir lui. J’ai jeté mes affaires préférées dans une valise et je me suis installée à l’hôtel. Je n’ai rien dit à personne pendant quelques jours. Je ne répondais pas à mes messages. En réfléchissant, je me suis dit que je n’étais même pas sûre d’avoir été vraiment amoureuse de lui. »

« Je n’avais jamais connu que des désirs tièdes »

Larissa n’a, en effet, jamais ressenti les fameux «  papillons dans le ventre » : « On le dit tout le temps que l’amour ça fait monter les larmes aux yeux, ça donne des sensations au creux du ventre, ça fait tourner la tête. Moi, je n’avais jamais ressenti ça. Même sans parler d’amour, je n’avais jamais connu que des désirs tièdes. Une envie mais pas très forte. Rien de passionnel. J’avais 39 ans et je n’avais pas connu de grand frisson. À tous les niveaux. Ce n’était pas possible. C’est donc devenu mon objectif : je voulais ressentir ça. J’ai mis quelques mois à ranger un peu ma vie, à organiser la rupture, à reprendre un appart, à expliquer à mes amies ce qui s’était passé dans ma tête et puis je me suis mise en quête de ces émotions que je ne connaissais pas. » 

Larissa se concentre d’abord sur son désir : « J’ai cherché des hommes qui savaient ce qu’ils voulaient et qui avaient envie de vraiment me séduire. J’ai un peu tout essayé. Des histoires où on se chauffe par messages pendant des semaines, des rendez-vous pris dans l’heure avec des inconnus. Des personnes qu’on ne voit qu’une fois et d’autres qu’on revoit plusieurs fois. Je ne me suis fermée à rien. J’avais pour seul objectif d’écouter ce dont j’avais vraiment envie. Je me suis autorisée à être égoïste, à demander, à exiger même. J’ai toujours eu des bonnes réactions. J’avais toujours pensé qu’il fallait faire plaisir et, en fait, les hommes adorent qu’on les commande. Quand j’ai eu l’impression que j’avais vraiment pris du plaisir et que je m’étais « débloquée », je me suis en recherche de l’amour. »

« Je ne me suis jamais sentie aussi vivante »

Pour Larissa, la rencontre est un état d’esprit : « J’ai été sur les applications mais pas seulement. Pour le sexe, je m’étais mise à sortir plus. À regarder autour de moi. J’avais commencé à parler à des inconnus, à échanger des numéros de téléphone. Il n’y a jamais eu de moment où je me suis dit que j’allais avoir du mal à trouver la bonne personne. Et en fait, je l’avais sous les yeux depuis quasiment le départ. J’avais un collègue qui me plaisait mais qui ne semblait pas très sensible à mon charme. Quand je cherchais surtout du sexe, je n’ai pas eu l’idée de me tourner vers lui parce que je trouvais que le contexte du travail n’était pas terrible. Mais pour plus, j’étais prête à tenter ma chance. J’ai commencé à lui parler plus souvent. Avec lui, j’ai vraiment vécu le coup de cœur. J’étais obsédée à l’idée de le croiser, je ne pensais qu’à lui, je me préparais pour lui. Quand je le voyais sourire, je fondais. Quand on se parlait, je bafouillais comme une gamine. Je suis tombée amoureuse même avant le premier baiser. Je ne me suis jamais sentie aussi vivante. Je savais déjà que j’avais eu raison de bousculer ma vie mais avec l’amour il n’y avait plus aucun doute. C’était le destin. »

Depuis, Larissa dit le plus souvent possible autour d’elle que la vie ne vaut la peine d’être vécue que pour l’amour : « Je crois que c’est important d’avoir des sentiments forts et que c’est possible tout au long de la vie si on est avec la bonne personne. Mais en fait, on se met souvent en couple avec des gens qui on est juste bien. Et on reste aussi en se disant que c’est toujours mieux que rien. C’est faux. Je suis heureuse de ce que j’ai vécu et de comment je l’ai vécu mais j’ai bien conscience aussi que j’ai un peu perdu des années avec ma relation précédente. C’était important pour me construire et en arriver là mais c’est un peu rageant aussi de se dire que je me suis menti à moi-même pendant aussi longtemps. Et j’ai fait perdre son temps à mon ex aussi. Je n’aurais jamais dû me contenter de ce qu’on avait. Je sais qu’il n’a retrouvé personne encore mais j’espère qu’il vivra ce que je vis avec mon amoureux. J’ai tout quitté pour être une femme qui vit et qui jouit. J’ai réussi en quelques années seulement. Et l’âge ne doit pas être une barrière. Je suis convaincue qu’on peut faire ça à tout âge. Je le dis à toutes les femmes que je croise. Ne vous contentez pas de peu. Vivez fort. Soyez amoureuses. C’est ma recette du bonheur. »

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