Santé

Santé mentale : 79 % des hommes considèrent leurs troubles psychiques comme tabous


Anxiété, dépression… Plus d’un tiers des hommes peinent à parler de leur santé mentale, selon une nouvelle étude menée par IFOP. 6 sur 10 ont pourtant déjà souffert de troubles psychiques.

La libération de la parole sur la santé mentale est loin d’être totalement gagnée. Surtout au sein de la gent masculine. Une nouvelle étude réalisée par IFOP pour la start-up Let’s Tolk, a été menée auprès de 1 000 hommes majeurs, pour évaluer leur rapport à la santé mentale. Parmi les personnes interrogées, plus d’un tiers (37 %) peinent à se confier sur leurs troubles psychiques auprès de leurs proches. Plus notable encore, 79 % des hommes considèrent leur santé mentale comme tabou, surtout quand il s’agit d’en parler à leur entourage.

« Les jeunes générations se distinguent par une meilleure compréhension de la santé mentale (42 % des moins de 35 ans contre 34 % des 35 ans et plus) mais aussi par une perception plus forte du tabou (37 % vs 18 % chez les 35 ans et plus). Ils sont également plus susceptibles d’adhérer à des croyances négatives, comme l’idée que « c’est une question de volonté », bien que ce score reste faible », indique l’étude, citée par « Pourquoi docteur ».

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60 % des hommes ont déjà souffert de troubles psychiques

Ces chiffres dénotent avec le nombre d’hommes ayant déjà traversé des périodes de fragilité psychologique. En effet, 6 sondés sur 10 ont déjà souffert de troubles psychiques, que ce soit de l’anxiété, de la dépression, des troubles de conduite alimentaire ou encore des comportements addictifs. Parmi eux, seulement 30 % ont consulté un professionnel de la santé mentale. Plusieurs facteurs expliquent ce blocage à l’idée de se tourner vers un thérapeute : le coût de la consultation (38 %), la gêne de se confier à un inconnu (37 %), la complexité de l’offre (33 %), mais aussi la peur d’être stigmatisés par leur entourage (16 %) ou d’être vus chez le psychologue (14 %). Pourtant, 64 % des hommes interrogés admettent que parler de ses troubles psychiques n’est pas une faiblesse.

7 hommes sur 10 pleurent en secret 

Par conséquent, les hommes ont tendance à se renfermer sur eux-mêmes lorsqu’ils souffrent psychologiquement. Près de 7 sondés sur 10 ont confié pleurer en privé. Un comportement qui serait plus fréquent chez les jeunes : 37 % des moins de 35 ans reconnaissent le faire plusieurs fois par mois ou par an. À l’inverse, 52 % des seniors déclarent avoir pleuré seulement 2 à 3 fois au cours de leur vie. Pour surmonter ces périodes douloureuses, les hommes ont aussi tendance à se réfugier dans le sport (23 %), l’alcool (19 %), les jeux (12 %), ou encore le porno (10 %). 

« Cette tendance à dissimuler ses sentiments peut entraîner une accumulation de stress et de détresse émotionnelle » 

Or, le fait d’intérioriser ses émotions ou son mal-être peut avoir des répercussions néfastes sur la santé mentale, créant ainsi un cercle vicieux. « Cette tendance à dissimuler ses sentiments peut entraîner une accumulation de stress et de détresse émotionnelle, qui elle-même peut engendrer un épuisement physique et émotionnel, des troubles du sommeil, de l’irritabilité, un manque de motivation, une distanciation affective, des pertes de mémoire et des difficultés pour penser, alerte Guivaine Rochedy, psychologue clinicienne et psychothérapeute chez Let’s Tolk. D’où l’importance de se tourner vers un professionnel dans la mesure du possible.

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