« Les investissements marocains en Afrique ont atteint 5 milliards de dirhams en 2024 »
Portée par des investissements atteignant 5 milliards de dirhams, la coopération sud-sud du Maroc connaît une nette accélération, s’appuyant sur des projets structurants à l’échelle continentale, à l’image du gazoduc Maroc-Nigeria, qui traduisent l’ambition africaine du Royaume.
Dans son allocution lors de la séance plénière à la Chambre des Conseillers, mardi 30 décembre 2025, la ministre de l’Économie et des Finances, Mme Nadia Fettah Alaoui, a affirmé que les investissements marocains en Afrique ont atteint 5 milliards de dirhams en 2024. Ce montant représente 20 % de l’ensemble des investissements marocains publics et privés à l’étranger, fruit des différents partenariats du Royaume avec les pays africains, notamment dans le cadre de la coopération sud-sud.
La ministre a également mis en avant le rôle central du Groupe OCP, qui a formé 4 millions d’agriculteurs africains à l’utilisation des engrais, dans un contexte où l’Afrique accuse un retard. Elle a rappelé que l’utilisation des engrais sur le continent africain ne dépasse pas 22 kg par hectare, contre 140 à 146 kg par hectare au niveau mondial. Ces investissements soulignent l’engagement du Maroc pour combler cet écart via des initiatives concrètes en matière d’agriculture durable.
Le partenariat sud-sud, incarné par le Maroc en Afrique, repose sur une coopération horizontale et réciproque entre pays en développement, favorisant le transfert d’expertises techniques, économiques et infrastructurelles, sans logique de domination nord-sud. Lancée dans les années 1980 à travers l’Agence marocaine de coopération internationale, cette stratégie s’est progressivement affirmée, avant de connaître une nette intensification avec le retour du Maroc à l’Union africaine en 2017.
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Des projets structurants au cœur de l’investissement marocain en Afrique
Cette dynamique a débouché sur la conclusion de nombreux accords bilatéraux dans les domaines de l’énergie, de l’agriculture et des infrastructures, illustrés notamment par le projet de gazoduc Maroc-Nigeria et l’Initiative Royale Atlantique visant à relier les pays du Sahel à l’océan. Aligné sur l’Agenda 2063 de l’Union africaine, ce modèle positionne le Royaume comme un hub continental, stimulant les échanges commerciaux et l’intégration régionale au bénéfice mutuel.
Le gazoduc Maroc-Nigeria, également appelé Gazoduc Afrique Atlantique, est un projet de coopération sud-sud initié en 2016 par Sa Majesté le Roi Mohammed VI lors d’une visite officielle au Nigeria. Il vise à relier les réserves gazières nigérianes au Maroc sur près de 5 600 km, en traversant 13 pays d’Afrique de l’Ouest, pour un coût estimé à 25 milliards de dollars. Ce projet ambitionne de renforcer l’intégration économique régionale, de créer des emplois et de consolider le rôle du Maroc comme hub énergétique, avec une mise en service partielle prévue à partir de 2029.
Par ailleurs, l’Initiative Royale Atlantique, lancée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI en novembre 2023, vise à offrir un accès à l’océan Atlantique aux pays enclavés du Sahel, à savoir le Mali, le Niger, le Burkina Faso et le Tchad, via les ports marocains, notamment celui de Dakhla. Elle prévoit également le développement de corridors logistiques, énergétiques et sécuritaires afin de renforcer l’intégration régionale et la prospérité de la coopération sud-sud, en lien avec le projet du gazoduc Nigeria-Maroc.
Le retour du Maroc à l’Union africaine, catalyseur des partenariats
Depuis son retour à l’Union africaine en 2017, le Maroc n’a cessé de multiplier les partenariats et les investissements, tout en consolidant ses relations avec les pays africains. Ces choix stratégiques traduisent la volonté du Royaume de s’imposer comme un hub africain et de contribuer à la stabilité régionale. Les Visites Royales effectuées entre 2016 et 2017 dans plusieurs pays africains, notamment l’Éthiopie, le Sénégal et Madagascar, ont permis de renforcer les liens économiques, diplomatiques et culturels, consolidant ainsi le retour du Maroc au sein de l’Union africaine après 33 ans d’absence.

