Le Maroc muscle son arsenal avec une convention nationale de coopération
Le Maroc franchit une nouvelle étape dans la lutte contre le dopage. Une convention de coopération et de partenariat, signée entre plusieurs institutions nationales, est entrée en vigueur afin de renforcer l’intégrité et la transparence dans le sport.
Adoptée à Rabat le 25 septembre 2025, cette convention encadrant les enquêtes et investigations en matière de dopage associe l’Agence marocaine antidopage (AMAD), la Présidence du ministère public, la Gendarmerie Royale, la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) ainsi que l’Administration des douanes et impôts indirects (ADII). Elle vise à coordonner les efforts de ces acteurs publics pour prévenir et sanctionner les infractions liées aux substances interdites.
L’objectif affiché est clair : prévenir et réprimer les infractions liées à l’usage de substances interdites, en consolidant la coopération entre les organes judiciaires, sécuritaires et douaniers. Cette synergie institutionnelle s’inscrit dans la continuité de la loi n°97-12, qui encadre la lutte antidopage au Maroc, et répond aux normes internationales imposées par les instances sportives mondiales.
La convention établit un cadre de collaboration renforcé, basé sur la coordination, l’échange d’informations et la concertation entre les acteurs concernés. Elle prévoit notamment la création d’une commission conjointe d’investigations, chargée de suivre la mise en œuvre des programmes adoptés, de proposer des ajustements techniques et de produire des rapports annuels sur les résultats obtenus.
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Cette approche vise à doter le Maroc d’un mécanisme intégré permettant de traiter efficacement les dossiers de dopage, en s’attaquant aussi bien aux pratiques individuelles qu’aux réseaux organisés impliqués dans le trafic de substances dopantes.
Au-delà de la dimension sanitaire et éthique, la lutte contre le dopage constitue également un enjeu de crédibilité et de rayonnement international. À l’heure où le Royaume se prépare à accueillir des compétitions sportives d’envergure continentale et mondiale, l’instauration d’un dispositif national robuste s’impose comme une nécessité stratégique.
Le sport est désormais considéré comme un levier de développement humain, un facteur d’inclusion sociale et un atout économique majeur. Dans ce contexte, le dopage représente une menace directe pour l’équité entre compétiteurs, la santé des athlètes et la réputation du pays sur la scène internationale.
Chaque institution partenaire apporte une valeur ajoutée spécifique. La Gendarmerie Royale et la DGSN, à travers leurs services de police judiciaire, renforcent le volet opérationnel et sécuritaire des investigations. L’Administration des douanes contribue, pour sa part, au contrôle des frontières et à l’identification des produits dopants, grâce notamment à la formation de ses agents et à la mise en place d’un classement spécifique.
L’AMAD, de son côté, assure la coordination technique et scientifique, tout en veillant à l’application des normes internationales. Enfin, la Présidence du ministère public joue un rôle central dans le suivi judiciaire et la répression des infractions constatées.
La mise en œuvre de cette convention ouvre la voie à un système national intégré de lutte contre le dopage, fondé sur la coopération et la confiance entre institutions. Au-delà du contrôle et des sanctions, l’accord prévoit également des actions de formation, de sensibilisation et de prévention afin de développer une culture sportive saine et durable.
En rassemblant les principaux acteurs concernés autour d’une stratégie commune, le Maroc affiche sa volonté d’ériger la transparence, l’intégrité et la protection de la santé des sportifs en priorités nationales.