Un secteur à haute valeur ajoutée
Le Maroc s’impose de plus en plus comme un acteur incontournable du secteur de l’outsourcing en Afrique, consolidant sa place grâce à une stratégie ambitieuse mêlant investissements massifs, infrastructures modernes et une main-d’œuvre qualifiée et multilingue. Ce positionnement fait du Royaume une véritable plaque tournante régionale, capable de répondre aux besoins croissants des entreprises nationales et internationales cherchant à externaliser leurs activités.
Dans un marché africain en pleine expansion et fortement concurrentiel, le Maroc se démarque par ses atouts compétitifs, mais aussi par sa capacité à innover et à s’adapter, affirmant son rôle de leader dans un secteur stratégique tel que l’outsourcing. Depuis 2023, le Royaume occupe la 28ᵉ position dans l’Indice mondial des lieux de services (GSLI) établi par le cabinet de conseil Kearney, gagnant 12 places par rapport à 2021. Cet indice, qui évalue 78 pays selon leur attractivité financière, leur environnement des affaires et leur potentiel d’innovation, place ainsi le Maroc au deuxième rang des destinations africaines d’outsourcing et au quatrième au Moyen-Orient.
En effet, le Maroc est aujourd’hui reconnu comme un leader régional de l’offshoring, notamment dans les domaines de la gestion de la relation client, du traitement des processus métiers et des connaissances, des technologies de l’information (TI) ainsi que des services d’ingénierie. L’outsourcing figure parmi les secteurs les plus dynamiques de l’économie marocaine, affichant une progression de 20% entre 2021 et 2023, selon le ministère de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration. Il a généré un chiffre d’affaires passant de 14,7 à 17,9 milliards de dirhams durant cette même période, confirmant ainsi son rôle stratégique dans le développement économique national.
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Par ailleurs, de nombreuses multinationales ont choisi le Maroc pour y implanter des bases offshore performantes, parmi lesquelles Capgemini, Bosch, Accenture, Dell, HP, IBM, PwC ou encore Webhelp, leader mondial de l’externalisation des processus métiers numériques. Dans une déclaration à la presse, Redouane Mabchour, directeur général de Webhelp Maroc a affirmé que le Maroc a été la première implantation offshore du groupe et reste la plus importante. Ils avaient démarré leur activité à Rabat il y a 20 ans avec 100 collaborateurs. Aujourd’hui, ils comptent 10 500, répartis sur 15 sites dans sept villes du Royaume.
Selon plusieurs médias spécialisés, les entreprises qui choisissent d’investir au Maroc mettent en avant trois facteurs essentiels : le soutien actif de l’État, la qualité de la main-d’œuvre locale et une connectivité remarquable. Le Royaume se classe en tête en Afrique du Nord dans l’Indice mondial de connectivité, ce qui renforce son attractivité auprès des acteurs de l’outsourcing. Nombre d’investisseurs s’installent dans l’un des cinq parcs d’activités dédiés à l’externalisation, bénéficiant d’infrastructures IT modernes, de télécommunications par fibre optique à haut débit, ainsi que d’un accès croissant aux énergies renouvelables.
Cette dynamique s’explique aussi par plusieurs autres atouts structurels. La position géographique stratégique du Maroc, aux portes de l’Europe, conjuguée à une stabilité politique durable, lui confère un avantage logistique et horaire majeur. S’y ajoute une proximité culturelle avec les marchés francophones et européens, facilitant la communication et la compréhension des besoins des clients internationaux. Le pays mise également sur une jeunesse qualifiée, polyglotte et bien formée, qui constitue un levier essentiel pour accéder à des marchés variés. Grâce à des infrastructures télécoms modernes, des zones technologiques spécialisées telles que Casanearshore ou Technopolis, ainsi qu’un environnement d’affaires compétitif et soutenu par l’État, le Maroc a su bâtir un écosystème d’outsourcing performant. Cette offre s’adapte à de nombreux secteurs ; banque, assurance, automobile, télécoms, IT, révélant à la fois la maturité de l’industrie et la capacité du capital humain local à gérer des missions à forte valeur ajoutée.
Le Maroc a fait de l’outsourcing un levier stratégique pour s’insérer davantage dans les chaînes de valeur mondiales. Ce secteur joue un rôle crucial, non seulement pour son fort potentiel en matière de création d’emplois, mais aussi pour sa contribution significative à l’amélioration de la balance commerciale du pays.
Encadré
L’outsourcing dope l’économie
Le secteur de l’outsourcing apporte une contribution significative à l’économie nationale, générant plus de 10 milliards de dirhams chaque année. Il s’impose ainsi comme un pilier stratégique, au même titre que d’autres industries majeures du Royaume. Cette importance se reflète également dans sa performance économique. Selon les chiffres de l’Office des Changes, le secteur de l’outsourcing a généré près de 18 milliards de dirhams en 2023, enregistrant une croissance de 14% par rapport à l’année précédente En outre, l’outsourcing s’impose comme l’un des principaux pourvoyeurs de devises pour le Maroc. D’après le ministère de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, le secteur a généré un chiffre d’affaires à l’export de services de 15,7 milliards de dirhams en 2022, soit une hausse de près de 3 milliards de dirhams par rapport à 2020. C’est aussi un grand pourvoyeur d’emplois, avec près de 130.000 postes créés. Fort de cette dynamique, le pays affiche des ambitions claires : franchir le cap des 150 000 emplois dans les années à venir, en misant sur des stratégies audacieuses et des incitations ciblées. Une orientation qui participe activement à la lutte contre le chômage et à la montée en compétences des jeunes marocains dans des métiers alignés avec les exigences du marché mondial. Le secteur stimule l’économie locale en générant une forte demande pour les services de soutien, les infrastructures connexes et les chaînes d’approvisionnement. Cette croissance profite directement aux fournisseurs nationaux de matières premières, de composants et de services logistiques, consolidant ainsi un écosystème industriel intégré et durable. |