Actualite

Le Maroc veut accueillir le 3ème Sommet mondial sur l’IA en 2027 – Aujourd’hui le Maroc

Pour M. Hilale, les Assises nationales de l’IA sont l’occasion idéale pour affirmer le leadership numérique du Maroc à l’échelle africaine.

Rayonnement : Le rayonnement technologique national consacre le leadership du Maroc à l’échelle du continent africain. Mieux encore, il pourrait conforter l’ambition du Royaume d’accueillir, en 2027, le 3ème Sommet pour l’action en matière d’intelligence artificielle, après une première édition tenue à Paris en février 2025, et une seconde prévue à New Delhi en 2026.

Le Maroc s’est positionné précocement comme acteur influent de la dynamique internationale visant à faire de l’IA un levier de croissance et de développement. Lors de son intervention durant la deuxième journée des Assises nationales de l’IA organisée les 1 et 2 juillet 2025 à l’UM6P, Omar Hilale, l’ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès des Nations Unies, a mis en avant les initiatives internationales du Maroc dans le domaine de l’IA. Il a aussi plaidé pour l’organisation du Maroc en 2027 du 3 ème Sommet pour l’action en matière d’IA. Le rayonnement technologique national consacre le leadership du Maroc à l’échelle du continent africain. « Il pourrait conforter, voire légitimer, toute ambition du Royaume d’accueillir, en 2027, le 3ème Sommet pour l’action en matière d’intelligence artificielle, après une première édition tenue à Paris en février 2025, et une seconde prévue à New Delhi en 2026 », indique M. Hilale.

Positionnement du Maroc

Au cours de son intervention, Omar Hilale a expliqué que le Maroc a choisi d’être partenaire des États-Unis et en parallèle adhérer à l’initiative chinoise, démontrant ainsi sa volonté de ne pas être laissé pour compte dans cette révolution technologique. Omar Hilale a souligné que le Maroc s’engage activement dans cette dynamique. Le Royaume a co-présenté la première résolution des Nations Unies sur l’IA adopté par consensus. Il a co-présidé avec les USA, le groupe des amis de l’ONU sur l’IA pour le développement durable et participe aux négociations sur les termes de référence du panel scientifique indépendant de l’IA et du dialogue mondial sur l’IA prévu à Genève l’année prochaine. Le Maroc accompagne également les pays d’Asie centrale dans la rédaction de leur première résolution sur le rôle de l’IA dans la création de nouvelles opportunités et de développement durable. En 2025, le Royaume copréside le forum de l’ECOSOC sur la science, la technologie et l’innovation. Il dirige la coalition sur l’IA éthique pour l’Afrique et prévoit de présenter la première résolution portant les préoccupations africaines en matière d’IA. Dans ce sens, M. Hilale a relevé que cette ambition afrocontinentale est un choix stratégique pour la coopération Sud-Sud et triangulaire, impulsée par SM le Roi Mohammed VI. Pour l’ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de Nations Unies, les Assises nationales de l’IA sont l’occasion idéale pour affirmer le leadership numérique du Maroc à l’échelle africaine rappelant que la stratégie digitale Maroc 2030, le fonds de 11 milliards de dirhams et le plan d’action à venir en sont les principaux instruments. En effet, comme il l’a mentionné, le Maroc est l’un des quatre pays africains à se doter d’une stratégie nationale sur l’IA. A ce propos, M. Hilale affirme que le pays répond ainsi au triptyque du leadership identifié par Columbia University, à savoir une vision (celle de Sa Majesté), des ressources humaines et financières (10 à 11.000 ingénieurs par an selon McKinsey et le PNUD), et l’innovation et la recherche (universités, centres technologiques, diaspora active).

Absence d’une gouvernance internationale sur l’IA

Pour Omar Hilale, «l’intelligence artificielle est une révolution technologique majeure des temps modernes. Elle offre d’énormes bénéfices et des applications multisectorielles transformatrices dans notre vie au quotidien. Cependant, elle induit parallèlement des risques éthiques, sécuritaires et militaires lors de son utilisation de manière opaque». Et de poursuivre : «Ces enjeux multiformes sont exacerbés par l’absence d’une gouvernance internationale capable de réguler autant les applications vertueuses de l’IA que ses utilisations non respectueuses du droit international. Cette absence d’un consensus mondial autour de l’IA a débouché sur une prolifération d’initiatives qui souffrent, par leur caractère unilatéral ou multipartite, compromettant ainsi toute ambition de régulation multilatérale, laquelle peine énormément à suivre l’évolution vertigineuse de cette technologie, dont les performances ont atteint 67 % pour la seule année 2024, engendrant ainsi ce que d’aucuns qualifient déjà de course à l’IA». Cette compétition s’opère à trois niveaux. Premièrement, elle suscite un investissement financier colossal. Selon Omar Hilale, jamais une invention n’a drainé autant d’investissements publics et privés, voire des fonds souverains. Cela dévoile une géopolitique financière révélatrice des enjeux de puissance et de domination que suscite l’intelligence artificielle.

En 2025, les pays développés ont annoncé près d’un trillion de dollars répartis entre les États-Unis (500 milliards de dollars), l’Union européenne (200 milliards de dollars), la Chine (138 milliards de dollars), la France (109 milliards de dollars). Le Sud global a annoncé 286 milliards de dollars pour la même année, dont 140 milliards pour les Émirats arabes unis, 80 milliards pour l’Arabie Saoudite, 60 milliards pour l’Afrique (annoncés lors du Sommet de Kigali en avril), 4,1 milliards pour le Brésil et 2,6 milliards pour l’Inde. Sur ces trillions de dollars investis, l’Afrique ne recevra que moins de 1%. L’ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU a cité en deuxième lieu la réglementation en silo expliquant que les efforts pour parvenir à une gouvernance mondiale sont handicapés par des initiatives fragmentées, des priorités disparates et des démarches en silo, particulièrement de la part des pays développés. Il a évoqué 10 initiatives régulatoires, à savoir les principes de l’OCDE (2019), les directives du G20 pour une IA juste et responsable, le processus d’Hiroshima, le sommet de Bletchley (Londres), le règlement de l’Union européenne, le document du Forum économique mondial de Davos et la stratégie de l’Union africaine adoptée au Sommet de Kigali en 2024 et confirmée en 2025. «L’absence de cohérence entre ces initiatives nationales et multipartites risque de scinder le monde en systèmes sélectifs, parfois lacunaires, quand ils ne sont pas discriminatoires pour les pays en développement», a-t-il affirmé.
La course à l’IA « prend l’allure d’une compétition stratégique entre grandes puissances dans un contexte globalisé, avec des implications géopolitiques profondes, affectant directement les rapports Nord-Sud, laissant les pays en développement à la traîne – à l’exception notable de l’Inde et du Brésil», indique-t-il. Pour lui, le salut contre les conséquences incontrôlables de cette course réside dans une gouvernance multilatérale devenue impérative.

«C’est désormais une revendication légitime des pays en développement, qui souhaitent une architecture de gouvernance inclusive, rigoureuse scientifiquement, respectueuse des droits humains et ancrée dans les principes de transparence, d’équité, d’inclusivité et surtout de responsabilité», notant que les Nations Unies offrent un espace crédible, neutre et collaboratif, propice à construire ces convergences autour de principes universels. Un tel cadre permettra d’aborder l’IA de manière transversale dans tous ses domaines politique, économique, sociétale, éthique, environnementale, juridique. M. Hilale explique que c’est dans cet esprit que s’inscrit la création par l’Assemblée générale d’un panel scientifique indépendant de 40 membres, chargé de produire des évaluations rigoureuses sur les impacts, les opportunités et les risques de l’IA pour les décideurs politiques. En effet, un dialogue mondial annuel réunira, dès l’année prochaine, en alternance à New York et à Genève, les États membres, parties prenantes et experts scientifiques pour débattre des normes de gouvernance, des droits humains, du renforcement des capacités, et de la contribution de l’IA aux ODD.


Source link

Bouton retour en haut de la page