L’ANME réaffirme son engagement pour les causes nationales
Réunie en assemblée générale ordinaire à Casablanca le 18 septembre 2025, l’Association Nationale des Médias et des Editeurs (ANME) a réaffirmé son rôle central dans la défense du journalisme professionnel et des causes nationales. Entre l’appui aux réformes législatives, le soutien aux entreprises de presse et la vigilance face aux dérives médiatiques, l’ANME confirme son rôle stratégique dans l’évolution du paysage médiatique marocain.
La scène médiatique nationale vit aujourd’hui une phase déterminante, où se conjuguent mutations profondes et défis multiformes. Entre réformes législatives structurantes, campagnes hostiles venues de l’étranger, pressions économiques persistantes et bouleversements technologiques, la profession journalistique marocaine cherche à consolider ses acquis tout en préservant sa vocation démocratique. Dans ce contexte, l’ANME se positionne comme un acteur incontournable, fédérant plus de 130 entreprises de presse écrite, numérique et audiovisuelle, et plaçant la défense des intérêts des professionnels au cœur de son action.
À l’occasion de l’assemblée générale ordinaire, Mokhtar Laghzioui, ex-secrétaire général de l’ANME dont le poste reste en attente d’une nouvelle désignation, a rappelé que « l’association a toujours défendu et continue de défendre les causes nationales et les journalistes professionnels, tout en dénonçant les dérives des influenceurs et des producteurs de contenus anarchiques ».
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Il a rappelé que, depuis sa création le 19 juin 2020, l’association s’est dotée d’une vision claire : fédérer les supports de presse marocains, écrits et numériques, autour d’un projet ambitieux visant à contribuer à la réforme et à la libéralisation du paysage médiatique national. L’objectif est de hisser la pratique journalistique aux standards internationaux de qualité et de professionnalisme, tout en répondant aux attentes des acteurs du secteur. Un chemin qui reste toutefois jalonné d’obstacles, liés aux mutations rapides du paysage médiatique et aux défis technologiques, qui ont rendu la coordination et l’action collective indispensables comme choix stratégique.
Pour sa part, Khalid El Horri, ex-trésorier de l’association, a affirmé que « l’ANME place au sommet de ses priorités la protection du secteur et la préservation des acquis obtenus grâce aux efforts constants du président Driss Chahtane et des membres de l’association ». Il a ajouté que l’organisation œuvre à soutenir les entreprises de presse nationales et à renforcer leur stabilité financière et organisationnelle, afin de garantir la continuité de la pratique journalistique dans un environnement solide, capable de relever les défis actuels.
Un plaidoyer pour combler le vide institutionnel et consolider l’autorégulation de la profession
Dans ses positions récentes, l’ANME a également dénoncé avec vigueur une série de prises de position jugées tendancieuses, émanant de personnalités connues pour leur hostilité au Maroc. L’association a exprimé son indignation face aux rapports publiés par Reporters sans frontières, Human Rights Watch et certains articles du quotidien français « Le Monde », estimés biaisés et contraires aux principes d’objectivité. De telles démarches ont été perçues comme des tentatives de manipulation opposées aux principes du dialogue et de la coexistence.
L’association a en parallèle suivi de près le chantier législatif qui s’est concrétisé par l’adoption, le 3 juillet 2025, de deux textes décisifs. La loi 26.25 portant réorganisation du Conseil national de la presse renforce son indépendance et son rôle de régulation, en cohérence avec les articles 25, 27 et 28 de la Constitution. La loi 27.25, quant à elle, modifie le statut du journaliste professionnel et modernise le cadre juridique existant en l’alignant sur les engagements internationaux du Maroc en matière de droits humains. Ces réformes viennent combler un vide institutionnel et ouvrent la voie à une autorégulation plus robuste, tout en conférant aux professionnels davantage de garanties face aux pressions multiples.
Au-delà du volet normatif, l’ANME a multiplié ses initiatives pour renforcer la viabilité des entreprises de presse et améliorer les conditions de travail des journalistes. Elle a organisé plusieurs ateliers sur la distribution, considérée comme un maillon faible du modèle économique, et intensifié ses concertations avec des organisations professionnelles comme l’Union des Agences Conseil en Communication (UACC) et le Groupement des Annonceurs du Maroc (GAM), afin d’élaborer une réponse coordonnée face aux pratiques des GAFA. Des partenariats structurants avec l’ONCF et la RAM ont également été conclus pour offrir des facilités aux professionnels, traduisant une approche pragmatique et solidaire.
Le journalisme sportif a bénéficié d’une attention particulière, avec la mise en place d’une carte professionnelle permettant un accès mieux organisé aux stades et la couverture de grandes compétitions internationales, de la Coupe de la CAF à Zanzibar jusqu’au Mondial des clubs organisé aux États-Unis en 2025.
En dépit de ces avancées, les défis restent de taille. Le secteur fait encore face aux séquelles de la pandémie, à la fragilisation des modèles économiques traditionnels et à la prolifération du contenus numériques non régulés, source de confusion et de désinformation. Dans ce contexte, l’ANME affirme sa détermination à jouer pleinement son rôle de force de proposition et de régulation, afin de garantir une presse marocaine indépendante, crédible et capable de relever les défis du temps.