Le deuil de ceux qui ne peuvent pas être grand-parent face à la génération « no kids »
Un deuil silencieux comme conséquence de la chute de la natalité. Une génération « no kids » se dessine depuis quelques années, mettant au défi l’avenir des relations intergénérationnelles. Et les potentiels grands-parents dans tout ça ? Dans une société qui rechigne à accepter la vieillesse, sauf lorsqu’il s’agit d’élever ses petits-enfants, certains se voient contraints de renoncer à ce rôle social traditionnellement attribué aux aînés.
La fin d’un « modèle social classique »
Avant même de réaliser que ses deux filles ne désiraient pas d’enfants, Céline s’était elle-même toujours imaginée suivre ce « modèle social classique ». « Tu fais des enfants, puis ces enfants en ont à leur tour… Et toi, tu endosses le rôle de grand-mère, une version plus “détendue” du rôle de mère finalement, en t’impliquant dans l’éducation mais sans les contraintes quotidiennes, résume cette femme de 52 ans qui travaille dans la protection de l’enfance. Avant que la question ne se pose réellement, je pensais que ça viendrait naturellement, que c’était juste une étape logique de la vie. »
Mais sans avoir de discussion solennelle, la maman a progressivement compris que ses progénitures ne rêvaient pas de perpétuer la lignée. L’aînée est âgée de 20 ans, la plus jeune a encore 15 ans. Pourtant, Céline prend très au sérieux leur décision de ne pas avoir d’enfants.
Myrtille, 15 ans, est décrite par sa mère comme « une personnalité très indépendante ». Depuis toujours, elle ne s’est guère intéressée aux relations amoureuses et éprouve une angoisse grandissante face au réchauffement climatique. De son côté, Lola,