Huiles, miel, poisson… produits menacés par la fraude
Une étude récente classe le Maroc 52e mondial dans l’indice de fraude alimentaire, mettant en lumière les produits les plus exposés à cette fraude, tels que l’huile d’olive, le miel, le poisson et le café. Le rapport souligne également que les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord sont particulièrement vulnérables, tandis que l’Europe et l’Amérique du Nord bénéficient de systèmes de sécurité alimentaire plus stricts.
Le Maroc occupe la 52e place mondiale dans l’indice de fraude alimentaire, selon une étude récente menée par « WellnessPulse ». Les chercheurs ont identifié les produits les plus exposés à la fraude alimentaire en se basant sur des données publiques, notamment celles provenant des agences des Nations Unies. L’étude révèle que le Maroc se trouve dans la catégorie des pays à risque moyen, avec un score de 33 sur 100, parmi les nations étudiées à travers le monde.
Les résultats de cette étude reposent sur une analyse des données officielles, des taux d’intoxications alimentaires, et des normes de sécurité sanitaire dans les pays étudiés.
L’enquête souligne que certains produits alimentaires sont particulièrement vulnérables à la fraude, comme l’huile d’olive, le miel, le poisson et le café. Parmi ces produits, l’huile d’olive est de loin la plus fréquemment falsifiée. Les fraudeurs la mélangent souvent avec des huiles moins chères et de qualité inférieure, puis la vendent au prix de l’huile vierge.
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Le miel est aussi une cible privilégiée, car il peut être remplacé ou coupé avec du sirop, du sucre ou d’autres substances sucrées, permettant ainsi de réduire considérablement les coûts. De même, le café peut être altéré avec d’autres ingrédients moins chers.
Cette fraude alimentaire n’est pas seulement une escroquerie pour le consommateur, mais elle représente aussi un danger pour la santé. L’étude définit un produit alimentaire frelaté comme étant un produit ayant subi une altération volontaire de la part des fabricants, dans le but de maximiser leurs profits. L’enquête montre également que les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord sont particulièrement touchés par la circulation de produits falsifiés sur leurs marchés.
Dans certains de ces pays, les autorités sanitaires manquent de moyens et de procédures adaptées pour détecter et stopper les fraudeurs. Ainsi, l’étude a classé sept pays africains parmi les plus vulnérables à cette fraude alimentaire : l’Égypte, le Tchad, la Sierra Leone, le Bénin, la Syrie, le Yémen et la Jordanie.
En revanche, les pays d’Europe et d’Amérique du Nord bénéficient de systèmes de sécurité alimentaire plus stricts, ce qui les rend moins exposés aux risques sanitaires liés à la fraude alimentaire.
Les États-Unis, le Canada et la Corée du Sud, sont les mieux protégés. Grâce à des technologies de détection de fraude alimentaire de pointe, des tests en laboratoire réguliers et des contrôles stricts des produits avant leur mise sur le marché, ces pays sont bien armés contre les fraudes. De plus, le faible taux de corruption y empêche les fraudeurs de continuer leurs activités en toute impunité.
Il est à noter que l’étude de WellnessPulse n’a pas pris en compte les pays avec une population inférieure à 200 000 habitants, ni ceux pour lesquels les données étaient indisponibles ou fiables. L’étude précise également que les pays avec des chaînes d’approvisionnement alimentaire complexes, notamment ceux abritant de grandes multinationales, peuvent être plus vulnérables à la fraude alimentaire en raison du grand nombre d’intermédiaires. Toutefois, cette complexité n’a pas été spécifiquement prise en compte dans le calcul de l’indice.