« Enfant préféré » : ce profil très précis que les parents ont tendance à favoriser
Les filles et les enfants « consciencieux » feraient davantage l’objet de favoritisme, selon une nouvelle étude américaine.
Le favoritisme parental n’est pas un mythe. Au sein de la fratrie, le « traitement préférentiel » existe et a même fait l’objet d’une étude américaine. Selon cette enquête réalisée par l’ « American Psychological Association », et publiée dans la revue « Psychological Bulletin » jeudi 16 janvier, les parents auraient tendance à décerner le prix de l’« enfant préféré » à leurs filles et aux enfants présentant des traits de caractère « agréables » et « consciencieux ». Que ce soit de manière consciente ou inconsciente.
« Depuis des décennies, les chercheurs savent que les différences de traitement des parents peuvent avoir des conséquences durables sur les enfants », indique l’auteur principal de l’étude, Alexander Jensen, docteur en philosophie et professeur associé à l’université Brigham Young (Utah). « Cette étude nous aide à comprendre quels enfants sont le plus susceptible d’être favorisés, ce qui peut être à la fois positif et négatif », précise le chercheur.
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Les filles, plus chouchoutées que les garçons ?
Pour mener ces travaux, une équipe en psychologie de la Western University aux États-Unis a analysé les résultats de 30 études antérieures, portant sur près de 20 000 participants. Ils ont examiné le lien entre l’âge de l’enfant, la position dans la fratrie, le tempérament, les traits de personnalité (extraversion, agréabilité, ouverture, conscience et neuroticisme), le sexe des parents et les différences de traitement entre les enfants. Il ne s’agissait pas de savoir si les parents préféraient émotionnellement l’un ou l’autre, mais s’ils se comportaient de façon plus avantageuse avec tel ou tel enfant. En effet, le favoritisme peut se manifester de différentes façons, que ce soit dans les interactions, la somme d’argent dépensée pour chaque membre de la fratrie ou encore le degré de contrôle exercé sur eux, soulignent les experts.
« Au sein des familles, l’extraversion peut avoir moins d’importance »
Si ces derniers pensaient que les mères avaient tendance à préférer les filles, et les pères les garçons, ils se sont aperçus que les deux parents favorisaient les filles. Les parents sont également plus susceptibles de privilégier les enfants responsables et organisés, sans doute parce qu’ils les trouvent plus faciles à gérer. Contrairement à ce qu’ils pensaient, les enfants extravertis ne sont pas forcément plus choyés par leurs parents. « Les Américains semblent particulièrement apprécier les personnes extraverties, mais au sein des familles, cela peut avoir moins d’importance », déclare Alexander Jensen. Par ailleurs, les parents ont tendance à accorder une plus grande autonomie à leurs frères et sœurs aînés, certainement parce qu’ils sont plus matures, selon l’expert.
Ces différences de traitement peuvent avoir un impact sur la santé mentale et la qualité des relations familiales. « Comprendre ces nuances peut aider les parents et les cliniciens à reconnaître des schémas familiaux potentiellement préjudiciables », souligne Alexander Jensen. « Il est essentiel de veiller à ce que tous les enfants se sentent aimés et soutenus. »