Santé

Déficit masculin : pourquoi les femmes ne rencontrent pas d’hommes partageant leurs valeurs féministes


Nous ne sommes pas égaux face à l’éducation de genre : c’est un fait. En Espagne, une sociologue s’est intéressée à la question et explique pourquoi les femmes ont des difficultés à rencontrer des hommes sensibles aux valeurs égalitaires. 

En Espagne, trouver un partenaire pour les femmes hétérosexuelles relèverait presque du parcours de combattante. Pour les diplômées de l’enseignement supérieur ayant des convictions féministes, il est ainsi difficile de rencontrer des hommes partageant leurs valeurs égalitaires. C’est la sociologue Maike van Damme qui a fait ce constat dans son étude «  Déséquilibres dans la recherche de partenaire : éducation et valeurs de genre sur le marché matrimonial espagnol ». Elle montre qu’un tiers des femmes diplômées hétéros préféreraient rester célibataires faute de compatibilité, à moins qu’elles ne décident de revoir à la baisse leurs critères, en fréquentant des hommes ayant un niveau d’éducation inférieur au leur et des valeurs moins égalitaires que les leurs. « Au cours des dernières décennies, le « marché du couple » a radicalement changé. Les modifications les plus notables dans la structure de ce marché résident dans les disparités au niveau éducatif entre les conjoints potentiels, conséquence de l’expansion de l’éducation chez les femmes », affirme la chercheuse. Pour elle, l’incompatibilité réside moins dans la différence du niveau d’éducation, mais plus dans le manque de valeurs féministes chez les hommes. 

Un phénomène qu’avait déjà mis en lumière Luis Ayuso, professeur de sociologie. Dans son étude, il soulignait que 84 % des femmes interrogées considéraient que le manque d’implication de leur partenaire dans les tâches ménagères était un facteur déterminant dans leur décision d’engager ou pas une relation.

Le fossé féministe

D’un côté, les femmes sont donc de plus en plus éduquées et formées aux valeurs féministes, et d’un autre, les hommes peinent à les suivre. « Nous savons que les gens ont une préférence pour trouver un partenaire avec des intérêts communs. Mais ce qui est très important pour les couples, ce sont les valeurs, et celles liées au genre sont essentielles. Bien que la première moitié de la révolution de genre semble toucher à sa fin, avec une acceptation croissante de la participation des femmes au marché du travail, la seconde moitié de cette révolution, dans laquelle les hommes doivent s’impliquer davantage dans les tâches domestiques pour atteindre un équilibre, semble stagner. Tant que ces progrès ne seront pas réalisés, il existera une différence. Le féminisme et les valeurs d’égalité de genre sont bien plus ancrés chez les femmes, ce qui crée un fossé », explique Maike van Damme à l’ édition espagnole du ELLE

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