Santé

C’est mon histoire : « J’ai acheté une maison hantée »

Je n’ai pas fait vingt pas depuis le portillon que je sais que je suis arrivée chez moi. Je n’ai jamais eu de maison de famille. Elle est celle que j’attendais. Ses deux étages réfléchissent la lumière comme dans un clair-obscur de cinéma. À croire que le soleil aussi ne voit qu’elle. Je la visite sur un nuage. Partout du bois et de la pierre. Les propriétaires, violoniste et pianiste dans un orchestre symphonique, ont préparé une tarte aux pommes, je déguste ma deuxième part en les écoutant jouer dans le salon. J’ai l’impression de les accueillir chez moi. La signature de l’acte de vente a tout d’une promesse de bonheur, d’autant qu’ils me souhaitent « d’y être aussi heureuse » qu’ils l’ont été pendant trente-sept ans. 

Je veux palper ma chance sans tarder, aussi j’emménage en mode camping, avant le vrai déménagement, avec mon chien, adopté dans un refuge au retour de ma première visite. Je suis au paradis chez moi. Tout est vide. Mais, étonnamment, les pièces ne résonnent pas. La sensation de vide est inexistante. Mon chien lance ses jouets à tout-va, mais leur impact est feutré sur les tommettes. J’ai aussi l’étrange impression d’une présence diffuse, comme si nous n’étions pas seuls. Une impression de mouvement sans mouvement. D’ailleurs, il arrive à mon chien de stopper net sa course dans le salon, comme si un obstacle imprévu l’

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