Hausse des dépenses et déficit record à 55 MMDH
Le Maroc voit son déficit budgétaire grimper à 55 milliards de dirhams à fin juillet 2025, marqué par une hausse des dépenses supérieure à celle des recettes. Malgré cette tension, un excédent ordinaire de 12,9 milliards montre que la trajectoire budgétaire reste sous contrôle.
Le déficit budgétaire du Maroc s’est établi à 55 milliards de dirhams (MMDH) à fin juillet 2025, contre 40,2 milliards sur la même période en 2024, selon les données récentes du ministère de l’Économie et des Finances. Cette aggravation s’explique par une hausse plus rapide des dépenses (+43,4 MMDH) par rapport aux recettes (+28,7 MMDH), d’après la situation des charges et ressources du Trésor (SCRT).
Malgré l’alourdissement du déficit, les recettes nettes ont enregistré une progression notable. Elles atteignent un taux de réalisation de 57,4 % des prévisions de la Loi de finances, avec une croissance annuelle de 14,5 %. Les recettes fiscales, principal moteur, se chiffrent à 201,8 MMDH, soit une augmentation de 27,7 MMDH par rapport à l’année précédente, représentant un taux de réalisation de 63,1 %. Cette dynamique traduit l’efficacité de la mobilisation des recettes par l’administration fiscale et l’impact des mesures de réforme engagées ces dernières années.
Lire aussi : PLF-2026 : poursuite du renforcement de la soutenabilité des finances publiques
Les dépenses ordinaires se sont élevées à 213,9 MMDH, en hausse de 25,1 MMDH. Cette progression résulte notamment de l’augmentation des charges de personnel (+10,7 MMDH), des autres biens et services (+14 MMDH) et des intérêts de la dette (+4,9 MMDH). En parallèle, les charges de compensation ont reculé de 4,5 MMDH, grâce à la réduction des subventions sur le gaz butane, le sucre et la farine, contribuant ainsi à contenir partiellement la hausse des dépenses.
Les dépenses d’investissement ont atteint 60,8 MMDH, en progression de 3,5 MMDH, représentant un taux de réalisation de 57,6 % par rapport aux prévisions annuelles. Quant aux comptes spéciaux du Trésor, ils affichent un solde négatif de 7 MMDH, contre un excédent de 7,8 MMDH un an auparavant, reflétant des flux budgétaires plus tendus sur certains programmes spécifiques.
Malgré l’augmentation du déficit global, le ministère de l’Économie et des Finances souligne que les finances publiques dégagent un excédent ordinaire de 12,9 MMDH, signe d’une certaine maîtrise de la trajectoire budgétaire. La SCRT permet un suivi en temps réel de l’évolution des finances publiques et de leur comparaison avec les prévisions de la Loi de finances, offrant ainsi un outil de pilotage précieux pour les décideurs et les analystes économiques.
En somme, le déficit budgétaire connaît une progression significative, portée par la hausse des dépenses et des investissements, mais la dynamique des recettes et l’excédent ordinaire indiquent que le Maroc conserve une marge de manœuvre pour poursuivre ses réformes financières et maintenir la stabilité macroéconomique du Royaume.