Economie

Rebond des prêts à l’équipement

Porté par une hausse significative des crédits à l’équipement, l’encours global des prêts bancaires progresse de 5,4 % en glissement annuel à fin mai 2025. Mais le repli des crédits de trésorerie et la montée des créances en souffrance appellent à une lecture nuancée de cette dynamique.

L’activité bancaire retrouve des couleurs, mais sur des bases contrastées. Selon les dernières statistiques monétaires publiées par Bank Al-Maghrib et analysées par BMCE Capital Global Research, l’encours global des crédits bancaires s’est établi à 1 157,3 milliards de dirhams à fin mai 2025, en hausse de 5,4 % en glissement annuel. Cette évolution positive masque toutefois des disparités notables selon les segments de crédit, traduisant à la fois la vigueur de l’investissement productif et la prudence persistante des agents économiques.

La principale locomotive de cette croissance reste le crédit à l’équipement, dont l’encours bondit de +19,5 % sur un an, atteignant 253,6 milliards de dirhams. Cette accélération s’explique par un regain d’activité dans plusieurs secteurs industriels et par les effets attendus des politiques publiques de relance ciblant les filières productives et les grandes infrastructures.

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Mais cette dynamique ne concerne pas l’ensemble des lignes de crédit. Les comptes débiteurs et crédits de trésorerie, traditionnellement utilisés pour couvrir les besoins de liquidité à court terme des entreprises, affichent un recul de -0,4 % en glissement annuel, et de -5,9 % par rapport à fin décembre 2024. Une baisse qui peut traduire, selon les analystes, une meilleure gestion des besoins de fonds de roulement dans un contexte de tension sur les taux, mais aussi une forme de retenue dans la prise de risque bancaire.

De même, les créances diverses sur la clientèle diminuent de -4,4 % sur un an, à 171,5 milliards de dirhams, soit une contraction notable de -12,8 % depuis le début de l’année. Ce retrait s’inscrit dans une tendance de recentrage du crédit bancaire vers des segments jugés plus sûrs ou mieux encadrés.

Le segment des crédits immobiliers maintient une dynamique modérée, avec une croissance annuelle de +3,2 %, pour un encours total de 315,7 milliards de dirhams. Cette progression repose principalement sur deux piliers : les crédits à l’habitat, en hausse de +2,5 % à 251,1 milliards de dirhams, et ceux accordés aux promoteurs immobiliers, en nette reprise avec +6,9 %, soit 59,5 milliards de dirhams. Ces chiffres confirment une reprise partielle du secteur de la promotion immobilière, après une période prolongée de ralentissement.

Les crédits à la consommation, quant à eux, poursuivent leur progression contenue avec +2,5 % en glissement annuel, pour atteindre 59,8 milliards de dirhams. Une évolution modeste mais stable, qui témoigne d’un certain retour de confiance des ménages, sans effacer les fragilités persistantes du pouvoir d’achat.

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