Aïd Al Adha menacé au Maroc ? Ce qu’en pensent les professionnels
À quelques mois de l’Aïd Al Adha, les débats autour d’une possible annulation de la fête refont surface, dans un contexte de sécheresse qui continue de préoccuper le pays. Cependant, les professionnels du secteur estiment qu’il est prématuré de tirer des conclusions hâtives.
Une situation sous contrôle pour le moment
Malgré la gravité de la sécheresse, l’annulation de l’Aïd Al Adha, une fête essentielle pour les éleveurs et agriculteurs, ne semble pas à l’ordre du jour. Les spéculations sur le sujet, récurrentes chaque année, sont jugées infondées par les experts. Le gouvernement a assuré qu’il suit de près l’évolution de la situation. Mustapha Baitas, porte-parole de l’Exécutif, a en effet souligné récemment les efforts déployés pour pallier les difficultés liées à la sécheresse.
Par ailleurs, l’opération de recensement des ovins et caprins destinés au sacrifice est déjà en cours. Cette mission, confiée à l’Association nationale des ovins et caprins (ANOC) par le ministère de l’Agriculture, mobilise des équipes à travers tout le Royaume. « Les données collectées permettront de mieux évaluer la disponibilité du cheptel national », explique Abderrahmane Mejdoubi, président de l’ANOC. Les résultats de cette opération, prévue pour s’achever dans une vingtaine de jours, seront ensuite analysés et publiés officiellement.
Des importateurs prudents face à l’incertitude
Le besoin annuel en bétail pour l’Aïd Al Adha est estimé à environ 6 millions de têtes. Toutefois, les importateurs restent dans l’attente d’une meilleure visibilité avant d’approvisionner le marché en quantité importante.
Les coûts à l’importation constituent également un frein. Pour les bovins, les prix varient entre 40 dirhams le kilo pour les bêtes brésiliennes et jusqu’à 60 dirhams pour celles en provenance d’Espagne, selon leur qualité. Quant aux ovins, ils atteignent 57 dirhams le kilo.
Pour l’heure, les efforts se concentrent sur l’approvisionnement quotidien des consommateurs, en attendant que la situation soit clarifiée dans les semaines à venir. Les professionnels appellent à la patience et à éviter les conclusions hâtives, alors que les préparatifs pour l’Aïd Al Adha se poursuivent normalement.