Santé

C’est mon histoire : « En me trompant, il m’a libérée »

J’ai toujours détesté mes anniversaires. Les tout premiers, ma mère passait la journée qui précédait à me mettre en garde : la coquetterie était un vilain défaut, je ne devais pas être trop apprêtée le jour J ; l’orgueil était un péché ; la convoitise, c’était pire, c’est pour ça que je n’avais pas de cadeaux. Qu’est-ce qu’elle était dure, ma mère… La révolte n’étant pas une option, mon adolescence, je l’ai passée tête baissée : les frivolités étaient interdites, le flirt, on n’en parle même pas. Mon père était plus tendre. Plus rigolo, aussi. Pas de chance, il est mort d’une crise cardiaque deux semaines avant mes 16 ans. Il avait 49 ans. Ce chiffre m’a hantée toute ma vie : j’étais sûre que j’allais finir comme lui au même âge. 

« J’avançais comme une automate, le cerveau éteint »

Deux ans plus tard, je rencontre celui qui deviendra mon mari. Patrice était le premier à vouloir de moi. Échapper à la rigidité de ma mère était suffisamment réjouissant pour que je ne sois pas trop regardante. Mon fiancé n’était ni beau ni laid, mais il était gentil. Doux et discret, ça me suffisait. Je dis souvent qu’il m’a sortie du couvent, et c’est vraiment ça. Il était bon catholique, ça a rassuré ma mère, et je me suis retrouvée mariée en quelques mois, enceinte pas beaucoup plus tard. Plongée dans le grand bain de la vie conjugale, je ne me posais aucune question : remplir le frigo, repasser

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