Comment traite-t-on les troubles bipolaires ?
Les troubles bipolaires touchent entre 1 et 2,5 % de personnes en France. Stabilisateurs d’humeurs, psychothérapie… Plusieurs traitements sont utilisés pour atténuer leur effet sur le quotidien.
Les troubles bipolaires ne se guérissent pas. Mais différents traitements permettent de réduire très fortement les symptômes de la maladie et de diminuer la fréquence et l’intensité des rechutes. Plus le trouble est diagnostiqué tôt, plus les chances de rétablissement sont élevées.
Les médicaments stabilisateurs d’humeur
Ce sont les médicaments les plus souvent prescrits. Ils servent à réduire la durée, la fréquence et l’intensité des épisodes dépressifs ou maniaques et d’atténuer les récidives. Leur efficacité est mesurée au bout d’un an minimum.
Le plus ancien et le plus efficace de ces médicaments est le lithium. Selon la Fondation FondaMental, « entre 25 et 50 % des patients bénéficient de ce traitement, considéré comme un des régulateurs de l’humeur les plus efficaces ». Il est également l’unique médicament efficace dans la prévention contre le suicide ramenant, selon plusieurs études, le taux de suicide proche de celui de la population générale après un an de traitement.
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Il entraîne parfois des effets secondaires incommodants comme le dérèglement de la thyroïde ou de la fonction filtrante des reins. En cas de traitement, un dosage du lithium dans le sang est régulièrement effectué pour éviter des effets secondaires trop forts.
Antiépileptiques, antipsychotiques ou antidépresseurs
Certains médecins prescrivent également des antipsychotiques notamment lors des phases maniaques, pour réduire les manifestations telles que les délire ou les hallucinations. Les antidépresseurs peuvent être employés dans les épisodes dépressifs, en association avec un régulateur de l’humeur.
Psychothérapie et éducation thérapeutique
Les personnes présentant des troubles bipolaires peuvent également se tourner vers la psychothérapie, dont certaines formes sont capables d’améliorer certains symptômes de la maladie comme les thérapies cognitivo-comportementales, les thérapies familiales etc.
L’éducation thérapeutique est également fortement recommandée. Structurée et centrée sur la personne, elle soutient les patients vivant avec une maladie chronique dans l’auto-prise en charge de leur santé, par le recours à leurs propres ressources et avec l’appui de leurs soignants et de leur famille. Dans le cas de troubles bipolaires, elle vise ainsi à aider le patient à détecter les signes et symptômes annonciateurs de rechute et à mettre en place un plan d’action. « Elle joue un rôle actif dans la réduction des risques, à travers une meilleure gestion au quotidien des facteurs de stress mais aussi l’adoption d’un mode de vie plus équilibré », indique la Fondation FondaMental.
L’électroconvulsivothérapie
Elle repose sur l’administration de décharges électriques au niveau du cerveau. « Elle peut-être proposée pour traiter une personne ayant : des épisodes dépressifs graves (mélancolie), résistants aux antidépresseurs ; un trouble bipolaire avec des cycles très rapides ; des épisodes maniaques sévères et prolongés ; une mauvaise tolérance aux médicaments ou une contre-indication à leur utilisation (grossesse par exemple) », indique Ameli.fr, le site de l’Assurance maladie.
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Ces soins ont souvent une mauvaise image, à tort. Ils sont plus efficaces que les antidépresseurs et n’entraînent aucune douleur, car ils sont réalisés sous anesthésie générale.
Une bonne hygiène de vie
Si le recours au soin est souvent indispensable, une bonne hygiène de vie peut également aider à aller mieux. « Porter attention à nos rythmes de sommeil et à notre alimentation, limiter notre consommation d’alcool, de médicaments anxiolytiques ou de substances psychotropes », peuvent améliorer le quotidien indique Psycom. « Nous pouvons pratiquer une activité physique que nous aimons, ou éventuellement la relaxation ou la méditation », ajoute le site.