Santé

Applis de rencontre : et si l’on matchait avec des profils qui ne nous plaisent pas physiquement ?

« Si l’on ne se base que sur l’émotion que l’on ressent en regardant une photo, on a 90 % de chance de se tromper. » Dans le documentaire « Les Français, l’amour et le sexe. Comment tout a changé ? », diffusé ce lundi 9 décembre sur M6, Antoine Géraud, coach en amour, met en lumière le fait que les utilisatrices et utilisateurs d’applications de rencontre ont tendance à cliquer uniquement sur les profils qui leur plaisent physiquement. Or, ce critère de sélection risque de conduire les célibataires dans la mauvaise voie. 

« Ce chiffre vient des observations que j’ai faites auprès des clientes que j’ai accompagnées individuellement au cours de ma carrière. La majorité sont des femmes hétérosexuelles âgées de 25 à 70 ans, plutôt urbaines. Neuf fois sur 10, la première impression qu’elles se font à la lecture du profil virtuel d’un homme, est différente lors de la rencontre », détaille l’expert en dating, que ELLE a interrogé à l’occasion de la diffusion du programme animé par Karine Le Marchand. 

Lire aussi >>  « Coachs love » sur TikTok et Twitch : pourquoi ils attirent autant

Le problème de l’hyper-concurrence 

« Le cerveau humain est meilleur en rendez-vous en face-à-face, parce que l’attirance ne se joue pas uniquement sur les photos, précise Antoine Géraud. Il y a la manière de parler, le langage non-verbal. D’autant plus que les images publiées sur  les applications de rencontre sont totalement maitrisées – ce n’est pas spontané, c’est une publicité. On peut donc vite se faire avoir. » 

En effet, « sur les plateformes, il y a une loi de Pareto qui s’applique : 80 % des femmes vont liker les mêmes 20 % de profils d’hommes. Ce n’est pas un hasard, c’est parce qu’une partie des utilisateurs maîtrisent très bien les codes de la séduction – peu importe leur apparence – et vont s’attirer pas mal de succès. Se baser uniquement sur l’intuition, c’est le risque de répéter les mêmes schémas », poursuit le love coach. 

En raison de l’hyper-concurrence dans l’univers du dating, « un deuxième mécanisme se met en place, c’est-à-dire qu’une personne qui a beaucoup de choix, même de manière inconsciente, devient plus sélective ». Et d’insister : « Personne n’a la capacité de bien connaître la personne en se basant uniquement sur quatre photos. » 

4 critères pour bien sélectionner les profils sur les applis de rencontre 

Alors, sur quels critères s’appuyer pour trouver l’amour sur les applis de rencontre ? « J’invite les célibataires à réfléchir de la façon inverse, en se demandant : “Suis-je certain ou certaine que ça ne va pas le faire avec cette personne ?” », recommande Antoine Géraud. Ainsi, il conseille de se poser quatre grandes questions en scrutant les profils.

1) Le niveau d’attirance physique

« J’invite mes clientes à aller vers des profils qui les attirent spontanément, mais pas uniquement ceux-là. Il faut aussi se tourner vers des personnes dont on se dit “ouais bof”. On peut avoir l’impression de baisser ses exigences, mais il n’en est rien. La plupart du temps, on peut avoir de bonnes surprises lors de la rencontre, simplement parce que la personne n’a pas bien maîtrisé sa communication ou son personal branding en ligne, précise l’expert. On connaît tous des couples autour de nous qui se sont rencontrés dans la vraie vie et qui, au début, ne se plaisaient pas forcément physiquement. Il faut laisser place à la surprise. »

2) La proximité sociale et culturelle

« Les études prouvent que dans la construction d’un couple, on est plus proche de “qui se ressemble, s’assemble”, d’un point de vue culturel, social, que des “opposés qui s’attirent”. On peut dire qu’il y a trois catégories :

  • les personnes avec un énorme écart socio-culturel, et c’est à chacun d’en juger en fonction de ses propres attentes ;
  • les personnes très proches au niveau socio-culturel ;
  • les individus un peu éloignés. « Pour ces deux derniers cas de figure, je conseille d’y aller. »

3) La proximité géographique 

« J’accompagne à la fois des femmes de 30 ans, dont le but, souvent, est de fonder une famille, mais aussi des femmes qui de plus de 50 ans, divorcées ou veuves, qui ne souhaitent pas reconstruire un foyer, mais juste un couple. Ce que j’ai pu observer, c’est que dans cette deuxième catégorie, la proximité géographique a moins d’influence, parce qu’il y a moins de sujets logistiques, et que c’est aussi une période où l’on bouge un peu plus. On a, en général, un peu plus de moyens pour se déplacer. »

4) Ce que la personne en face recherche 

« Est-ce qu’il ou elle a stipulé clairement sur son profil ou dans la conversation qu’il voulait uniquement s’amuser ? Il y a le cas du profil qui coche toutes les cases – sympa, mignon, marrant – Puis on découvre qu’il est là uniquement pour passer du bon temps. Dans ce cas-là, on peut être tenté de se dire que ça peut évoluer. En réalité, si la personne est claire à ce sujet, ça change rarement. »

En revanche, si sa posture est moins tranchée, qu’elle ne sait pas tout à fait ce dont elle a envie, « je conseille d’y aller », poursuit Antoine Géraud. « On peut faire deux ou trois discussions en parallèle. Pas plus. Pour se concentrer sur ces conversations et creuser. » Et de conclure : « Une semaine étant la durée idéale, selon moi, pour dialoguer par écrit de manière à valider les points évoqués précédemment, avant de lui proposer une rencontre. »

Par ailleurs, cette sélection de critères s’inscrit dans un cheminement et une affirmation de soi. Outre l’analyse du profil, Antoine Géraud met en avant « sept commandements » pour trouver l’amour, à savoir :

  • être disponible sentimentalement ;
  • conscientiser ses mécanismes d’auto-sabotage (le fait d’envoyer beaucoup de messages par peur de l’abandon et/ou parce qu’on a un type d’attachement anxieux, par exemple)
  • savoir où trouver des personnes compatibles et identifier les moyens de rencontres adaptés (en ligne, IRL ou hybrides comme les dîners Timeleft) 
  • captiver l’autre en restant soi-même (savoir se présenter de façon authentique, que ce soit virtuellement ou physiquement) ;
  • suivre une stratégie de rencontre saine, non-chronophage et efficace ;
  • savoir distinguer les profils à potentiel de ceux qui ne sont pas alignés avec soi-même ;
  • maîtriser les principes clés de la communication en amour (verbalisation des limites, des doutes, des ressentis, capacité à gérer les désaccords, et l’art de poser les questions).

Continuer la lecture

Bouton retour en haut de la page