Un réseau ferré durable africain nécessite l’ancrage d’une véritable culture de sûreté (M. Khlie)
Bâtir un réseau ferré sûr et durable en Afrique passe par des investissements renforcés, une montée en compétence continue, un cadre réglementaire consolidé et surtout l’ancrage d’une véritable culture de sûreté, a souligné, mercredi à Rabat, le directeur général de l’Office national des chemins de fer (ONCF), Mohamed Rabie Khlie.
Intervenant à l’ouverture du 20ᵉ Congrès mondial sur la sécurité ferroviaire, placé sous le thème « La sécurité ferroviaire de demain : allier les personnes et la technologie », M. Khlie a appelé à une mobilisation continentale collective renforcée pour atteindre les résultats escomptés.
En effet, et bien que la situation diffère d’un réseau à un autre, les investigations et l’étude prospective “Africa Rail 2063” révèlent que 8% des réseaux africains disposent d’une véritable structure de sûreté, 12% en posent progressivement les bases, tandis que 80% restent vulnérables faute de moyens techniques, financiers ou organisationnels, a-t-il constaté.
Par ailleurs, il a présenté les principaux dispositifs humains et technologiques déployés par l’Office pour renforcer la sûreté ferroviaire, rappelant que les deux dernières décennies ont été marquées par une modernisation continue du système ferroviaire marocain, portée par une vision structurante visant à rehausser les niveaux de prévention, de contrôle et de vigilance.
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Cette dynamique s’est traduite par la mise en place d’une organisation de sûreté consolidée, comprenant un corps de Police Ferroviaire constitué d’environ 190 agents assermentés et d’une cinquantaine de superviseurs, déployés dans les gares, à bord des trains et au sein des installations sensibles, a relevé le DG de l’ONCF.
À ce dispositif humain s’ajoute un réseau d’environ 1.400 agents de surveillance répartis sur l’ensemble du territoire, complété par un maillage de dix sites dédiés à la sûreté, permettant d’assurer une présence territoriale continue et coordonnée.
Parallèlement, M. Khlie a mis en avant le renforcement technologique opéré par l’Office, notamment à travers la généralisation des systèmes de contrôle d’accès, de détection d’intrusion et l’installation d’un dispositif national de vidéosurveillance regroupant plus de 2.000 caméras couvrant les gares les plus fréquentées ainsi que la ligne à grande vitesse (LGV) Tanger–Casablanca.
Il a également noté que la mise en service, en 2018, du Centre national de sûreté, à l’occasion du lancement de la LGV, constitue une étape déterminante, précisant que cette plateforme intégrée regroupe les outils de vidéoprotection et de contrôle, et permet une coordination opérationnelle renforcée entre les équipes de l’ONCF, la Police Ferroviaire, la Gendarmerie Royale et la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN).
Abordant les chantiers en cours, le responsable a rappelé l’engagement d’un investissement majeur de 96 milliards de dirhams, témoignant de la volonté de l’Office d’accompagner les grandes mutations que connaît le Maroc, citant entre autres la construction de la LGV Kénitra–Marrakech (430 km), la réalisation de 250 km de dessertes régionales de type RER au niveau de Rabat, Casablanca et Marrakech, ainsi que l’acquisition de 168 nouvelles rames relevant du programme PARAM destiné à moderniser et accroître la flotte de matériel roulant.
Ont également pris part à cette rencontre le ministre du Transport et de la Logistique, Abdessamad Kayouh, le président de l’Union internationale des chemins de fer (UIC), Alain Beroud et le directeur général de l’UIC, François Davenne.
Placée sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, cette édition qui se tient jusqu’au 4 décembre offre une plateforme internationale d’échange consacrée aux pratiques, innovations et nouveaux outils permettant de renforcer la sécurité des réseaux.
Organisé conjointement par l’ONCF et l’UIC, le congrès propose également un espace d’exposition dédié aux avancées technologiques du secteur et s’inscrit dans une dynamique visant à harmoniser les approches, développer les réseaux d’experts, partager les meilleures pratiques et consolider la collaboration internationale afin d’accompagner l’évolution des standards et du cadre sécuritaire du rail.
Avec MAP

