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Diplomatie : comment une cause nationale est devenue conviction mondiale

À travers la résolution du 31 octobre du Conseil de sécurité, la communauté internationale a confirmé la centralité du Maroc dans la recherche d’un règlement durable au Sahara. Ce tournant diplomatique consacre des années d’action méthodique, de constance et de vision. En transformant un différend régional en cause de souveraineté reconnue et partagée, le Royaume a su rallier le monde à une conviction devenue collective.

La dynamique internationale croissante en faveur de la marocanité du Sahara s’impose désormais comme l’un des marqueurs d’efficacité de la diplomatie du Royaume. Elle traduit le succès d’une stratégie portée au plus haut niveau, fondée sur la constance, la clarté des positions et la crédibilité des engagements. Ce mouvement n’est plus celui d’une simple reconnaissance politique. Il relève d’une conviction mondiale ancrée dans la réalité géopolitique et soutenue par un large réseau d’alliances stratégiques, de transformations économiques et d’adhésion institutionnelle.

Résolution 2797: point d’ancrage de la nouvelle phase
La résolution adoptée par le Conseil de sécurité des Nations Unies le 31 octobre 2025, s’inscrivant dans une série de textes où s’impose progressivement la terminologie marocaine, acte un changement profond dans l’approche internationale du dossier. Le Conseil y insiste sur la prééminence du Plan d’autonomie sous souveraineté marocaine sur le Sahara comme la base, la seule qui vaille, de tout compromis futur.

Cette évolution normative établit une référence solide : la crédibilité de la position du Maroc constitue désormais la base de travail des instances multilatérales. Le chemin aura été long. En un quart de siècle, le Royaume a opéré une bascule stratégique. Là où certains tentaient de l’enfermer dans un schéma de conflit régional figé, il a replacé la question du Sahara sur le terrain de la souveraineté légitime, de la stabilité institutionnelle et des dynamiques de développement.

Aujourd’hui, rares sont les acteurs qui considèrent encore le dossier comme un simple «différend territorial». La lecture dominante est celle d’un enjeu de sécurité régionale, de connectivité africano-atlantique et de gouvernance solide dans une région sensible du monde. Aux États-Unis, la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara en décembre 2020 a marqué un tournant structurel.

En décrivant le Plan d’autonomie comme la seule base sérieuse et crédible, Washington a fixé une ligne stratégique durable, réaffirmée à plusieurs reprises dans ses communications au plus haut niveau. La France, longtemps soucieuse d’équilibres régionaux, a à son tour consolidé sa position en confirmant que le présent et l’avenir du Sahara s’inscrivent sous souveraineté du Maroc.

Cette clarification ouvre la voie à une convergence européenne élargie. Dans le même esprit, l’Allemagne, l’Espagne, les Pays-Bas, le Portugal, la Belgique et d’autres partenaires clés ont adopté une approche alignée sur le réalisme marocain, considérant Rabat comme un pilier d’équilibre et un partenaire stratégique incontournable dans la sécurisation du voisinage méditerranéen.

La diplomatie du lien et du développement
La réintégration du Maroc au sein de l’Union africaine en 2017 a restructuré la grille de lecture du continent. Elle s’est accompagnée de projets concrets : investissements, coopération sécuritaire, intégration économique et proactive diplomatie du terrain.

Ce mouvement a entraîné un retrait significatif des reconnaissances de l’entité séparatiste, réduite à une présence symbolique dépourvue de perspective politique. L’ouverture de plus de trente consulats dans les régions de Dakhla et Laâyoune en est la manifestation la plus tangible. Ces implantations consacrent un acte de souveraineté reconnu par des États et matérialisé en structures administratives officielles. Le glissement sémantique dans les résolutions du Conseil de sécurité est une transformation majeure.

L’abandon progressif du recours à l’option du référendum au profit de l’autonomie négociée souligne une adhésion croissante à l’analyse du Maroc : réalisme, compromis, pérennité. La reconnaissance explicite du rôle de l’Algérie comme partie prenante directe enterre définitivement le mythe de sa neutralité, et inscrit durablement la lecture marocaine du différend dans les références onusiennes.

La preuve par les faits
Les transformations économiques au Sahara rendent visibles les acquis diplomatiques. Les investissements internationaux, notamment dans les énergies renouvelables, les infrastructures portuaires et la logistique commerciale, se déploient dans un environnement considéré comme stable, sûr et pleinement intégré au cadre juridique marocain.

La région n’est plus perçue comme un front de tension. Elle devient un pôle de développement reliant l’Atlantique à l’Afrique de l’Ouest, au service d’une géo-économie émergente. Le rassemblement international autour de la marocanité du Sahara ne résulte ni d’un discours conjoncturel ni d’une campagne opportuniste. Il découle d’une vision clairement articulée : faire prévaloir la légitimité historique tout en révélant la pertinence contemporaine du projet marocain.

La diplomatie du Royaume a gagné en respect, car elle a démontré que chaque engagement se matérialise par un acte, et que le développement humain des populations locales n’est pas un slogan, mais un impératif. Le Maroc a réussi à transformer la reconnaissance en conviction, et la conviction en orientation globale du système international.

La question du Sahara n’est plus une équation à résoudre, mais une donnée admise par la majorité des acteurs. Ainsi, ce qui fut présenté comme un « dossier » est devenu une évidence : la marocanité du Sahara constitue un fondement de la stabilité régionale et un horizon de prospérité partagée entre l’Afrique et l’Atlantique.

Ilyas Bellarbi / Les Inspirations ÉCO

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