Economie

La BAD renforce son soutien au développement territorial marocain via le Fonds d’Équipement Communal

Le Fonds d’Équipement Communal reçoit un financement de 150 millions d’euros de la Banque Africaine de Développement. Cette opération vise à soutenir environ 26 projets dans plus de 30 communes marocaines, principalement en zones rurales et périurbaines, et à renforcer les capacités des collectivités territoriales et des petites et moyennes entreprises (PME) locales.

L’Assemblée du groupe de la Banque Africaine de Développement (BAD) a annoncé, le 12 septembre 2025, l’octroi d’un financement de 150 millions d’euros au profit du Fonds d’Équipement Communal (FEC). Cette enveloppe, sous forme de dette senior, vise à soutenir la réalisation d’infrastructures territoriales au Maroc et s’accompagne d’une assistance technique d’un montant de 950 000 dollars, financée par l’intermédiaire du Fonds d’assistance au secteur privé africain (FAPA). D’après un document publié par la banque, l’objectif est de renforcer les capacités des petites et moyennes entreprises locales et des collectivités territoriales dans la gestion des projets.

En effet, ce nouvel appui constitue la deuxième facilité de financement accordée au FEC par la BAD, après une première de 100 millions d’euros approuvée en 2019. Ces initiatives s’inscrivent dans la continuité des directives adoptées la même année par la Banque relatives aux financements infranationaux, destinées à renforcer les capacités des administrations locales et à optimiser l’utilisation de leurs ressources financières.

Selon la même source, le projet couvre une dimension nationale et prévoit le financement d’environ 26 projets répartis sur plus de 30 communes, avec une forte concentration en zones rurales et périurbaines. Les domaines concernés incluent l’eau, l’assainissement, la mobilité, l’aménagement urbain, l’efficacité énergétique, mais aussi des équipements sportifs et socio-culturels.

Un nouvel élan pour le FEC

En outre, le portefeuille du FEC illustre une diversification accrue des partenariats financiers. L’Agence française de développement (AFD) avait engagé dès juillet 2018 une première ligne de crédit de 100 millions d’euros. Deux autres accords ont suivi, dont une troisième ligne de crédit de 100 millions signée en avril 2024, portant le total des financements AFD-FEC à 400 millions d’euros.

Fin juin 2025, les emprunts extérieurs représentaient un quart des ressources totales du FEC, contre 18 % en 2024, selon le rapport de notation environnementale et sociale sur les prêts engagés au premier semestre 2025, ce qui confirme l’élargissement du recours aux bailleurs internationaux. Par ailleurs, sur le plan opérationnel, les indicateurs du premier semestre 2025 montrent des engagements atteignant 1,56 milliard de dirhams, en hausse de 4 %, et des décaissements de 900 millions de dirhams, en progression de 10 %. Le produit net bancaire s’est établi à 328 millions de dirhams, un niveau équivalent à celui enregistré au premier semestre 2024.

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Concernant la gestion financière, le FEC affiche un taux de créances en souffrance limité à 0,07 % en 2023, contre 0,13 % en 2022, selon son rapport financier annuel publié en 2023. Ses capitaux propres ont dépassé 5,8 milliards de dirhams à fin 2023, en progression de près de 4 % par rapport à l’année précédente. L’institution a également formalisé sa stratégie globale des risques en 2023 et mis en place des politiques de lutte contre la corruption et le blanchiment, ainsi que des mesures en faveur de l’égalité des genres.

Cependant, plusieurs limites persistent. En effet, le FEC relève dans son rapport financier annuel 2022 que sa contribution au financement local ne dépasse pas 20%. Selon des experts, le système de suivi-évaluation demeure insuffisant et les procédures d’octroi des prêts présentent une complexité qui freine l’accès des collectivités territoriales au financement.

Dans un contexte de régionalisation avancée, ils ajoutent que ces difficultés se combinent à des obstacles liés au transfert de compétences, à l’absence d’un statut de la fonction publique locale et au retard dans l’adoption de la Charte de déconcentration. Les collectivités territoriales continuent ainsi de faire face à un manque de ressources humaines qualifiées et à des mécanismes de contrôle interne limités.

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