Mariage des femmes: Abdelilah Benkirane sous le feu des critiques
Les propos tenus récemment par Abdelilah Benkirane, ancien chef du gouvernement et secrétaire général du PJD, ont suscité une vive polémique.
En incitant les jeunes Marocaines à faire du mariage le « centre et fondement de leur vie », reléguant au second plan leur parcours académique et professionnel, le politicien a déclenché l’indignation de nombreuses voix féminines et associatives.
Parmi elles, l’Association Tahaddi pour l’Égalité et la Citoyenneté (ATEC) a réagi fermement ce mardi, dénonçant dans un communiqué un discours rétrograde qui porte atteinte à la dignité des femmes marocaines et compromet les efforts engagés en faveur de leur autonomisation économique.
« Ce type de déclaration constitue une insulte à la place qu’occupe aujourd’hui la femme marocaine dans la société. Elle revient à vouloir confiner les femmes à des rôles traditionnels, au mépris des avancées juridiques et sociétales du pays », affirme l’association.
L’ATEC rappelle que la position des femmes au Maroc a considérablement évolué, non seulement depuis la Constitution de 2011 – qui consacre l’égalité hommes-femmes à son article 19 – mais aussi depuis l’entrée en vigueur du nouveau Code de la famille en 2004. L’association souligne que le droit à l’éducation, au travail et à l’épanouissement personnel est aujourd’hui une valeur partagée au sein de la majorité des familles marocaines.
« Les jeunes filles brillent dans toutes les filières d’enseignement, des sciences aux lettres, et accèdent de plus en plus à des postes de responsabilité. Les pousser à abandonner leurs aspirations pour se marier est non seulement une erreur, mais un affront à l’évolution de notre société », précise le communiqué.
L’ATEC insiste également sur le fait que le mariage, en tant qu’institution, relève d’un choix individuel libre, inscrit dans le champ des libertés personnelles garanties par la Constitution. Elle appelle à respecter cette liberté, qu’il s’agisse de s’engager dans le mariage ou de ne pas le faire.
Enfin, l’association appelle l’ensemble des acteurs politiques à mesurer la portée de leurs discours, particulièrement dans un contexte où le Maroc cherche à renforcer les bases d’un modèle sociétal plus inclusif, fondé sur l’égalité réelle entre femmes et hommes.
N.M.