Un nouveau dispositif européen pour soutenir les MPME marocaines
Avec un mécanisme de garantie inédit de 70 millions d’euros, la Banque européenne d’investissement (BEI) et l’Union européenne (UE) ambitionnent de libérer jusqu’à 500 millions d’euros de nouveaux crédits pour les micro, petites et moyennes entreprises (MPME) au Maroc. Un levier financier stratégique conçu pour briser les barrières d’accès au financement et accélérer une croissance durable et inclusive.
Dans une initiative majeure pour dynamiser le tissu économique régional, la BEI, avec le soutien de l’UE, lance un nouveau mécanisme de garantie doté de 70 millions d’euros. Ce dispositif vise à mobiliser jusqu’à 500 millions d’euros de crédits destinés aux micro, petites et moyennes entreprises (MPME) au Maroc et dans quatre autres pays du voisinage méridional de l’UE.
Le principal obstacle au développement des MPME dans la région reste un accès restreint et coûteux au financement. Les banques commerciales locales, souvent frileuses, exigent des garanties importantes que de nombreuses petites structures ne peuvent fournir. C’est précisément cet obstacle que la BEI entend lever. En offrant des garanties de partage de risque, l’institution luxembourgeoise incite les banques partenaires à prendre davantage de risques calculés.
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Concrètement, le mécanisme permettra aux intermédiaires financiers d’assouplir leurs conditions d’octroi de prêts. Les entreprises bénéficiaires pourront ainsi accéder à des crédits avec des exigences de garanties réduites et, potentiellement, des taux d’intérêt plus favorables. Comme le souligne un document de projet de la BEI, « l’objectif est d’atteindre les segments sous-desservis de l’économie et de permettre aux intermédiaires financiers locaux de prendre davantage de risques ».
Au-delà de l’injection de liquidités, le programme poursuit des objectifs qualitatifs précis. Une attention particulière sera accordée aux projets qui s’inscrivent dans une démarche de durabilité et d’inclusion. Les investissements verts et les initiatives de lutte contre le changement climatique seront ainsi priorisés, en ligne avec les engagements internationaux de l’UE. Cette orientation stratégique vise à encourager la transition écologique des économies locales.
Par ailleurs, le mécanisme met un fort accent sur l’inclusion sociale. Il cherchera à faciliter le financement de projets portés par des groupes considérés comme vulnérables ou marginalisés, favorisant ainsi une croissance plus équitable. En agissant à la fois sur le volume des financements et sur leur fléchage, la BEI et l’UE espèrent non seulement stimuler l’activité économique, mais aussi promouvoir un modèle de développement plus résilient, vert et inclusif pour l’ensemble de la région.

