un prototype marocain pour standardiser l’épreuve pratique
À Rabat, mardi 28 octobre, le ministère du Transport et de la Logistique a dévoilé le prototype Smart Drive Test Car, conçu par la NARSA et l’UM6P. Cette voiture connectée, mêlant capteurs, IA et simulation, veut repenser l’épreuve pratique du permis en la rendant plus traçable, plus objective et plus équitable.
Devant des ingénieurs, universitaires et responsables publics, le ministre Abdessamad Kayouh a présenté un dispositif pensé et réalisé au Maroc, associant électronique embarquée, analyse de données en temps réel et scénarios immersifs de conduite. « C’est une solution 100 % nationale, développée par des équipes d’ingénieurs marocains », a-t-il souligné, insistant sur l’ambition d’industrialiser une innovation utile et exportable.
Le prototype vise à informatiser l’évaluation pratique et à harmoniser les critères de notation, grâce à la collecte fine d’indicateurs : respect des priorités et limitations, distances de sécurité, régularité des trajectoires, activation des clignotants, gestion des intersections et des imprévus. En capitalisant ces traces numériques, l’épreuve devient vérifiable, auditable et moins soumise à l’aléa subjectif, tout en permettant un retour pédagogique précis aux candidats.
Le parcours de formation est pensé en « continuum » : révision théorique, simulateur haute-fidélité et mise en situation sur route, avec des environnements reconstitués correspondant à la ville, à la route secondaire et à l’autoroute. L’objectif est d’exposer les apprentis conducteurs à une palette de cas réalistes, y compris des situations peu fréquentes mais déterminantes pour la sécurité.
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Savoir faire marocain
En parallèle, un système anti-fraude a été élaboré pour fiabiliser l’épreuve théorique. Détection de comportements suspects, supervision renforcée et journalisation des sessions participent d’un même objectif : une délivrance du permis plus transparente. Le ministère travaille également sur un futur « permis intelligent », intégrant des fonctionnalités numériques facilitant le suivi des droits, obligations et échéances des conducteurs.
Le programme en est à sa phase pilote, avec des premiers retours jugés convaincants. « Nous sommes très satisfaits du niveau atteint et nous espérons le généraliser prochainement au profit des jeunes candidats », a indiqué le ministre, évoquant une montée en charge progressive et calibrée.
Pour Benacer Boulaajoul, directeur général de la NARSA, cette innovation marque « un tournant dans la modernisation de la formation et de l’évaluation des conducteurs », alignant le Royaume sur les standards des pays qui mobilisent les technologies intelligentes au service de la sécurité routière.
Issu d’un chantier conjoint de recherche et développement entre le ministère, la NARSA et l’Agence nationale de la recherche et de la technologie, le Smart Drive Test Car a déjà été produit et livré à titre de démonstration. Prochaine étape : une fabrication locale en série, avec à terme la perspective d’exporter ce savoir-faire marocain.

