Economie

importations record à 2,89 millions de tonnes et une subvention moyenne de 53,47 DH

L’Exécutif conserve l’appui sur les produits de base, à savoir le gaz butane, la farine nationale de blé tendre et le sucre, tout en faisant reculer la charge pour le budget. Le repli s’explique par l’évolution des cours, le mouvement du change et des réglages graduels. En 2026, l’enveloppe diminue, sans remettre en cause la stabilité des prix ni la sécurité d’approvisionnement.

La protection des ménages est maintenue, avec une pression moindre sur les finances publiques grâce à des mécanismes mieux calibrés. Entre janvier et août 2025, le prix du butane selon la formule marocaine a varié de 455 à 675 dollars la tonne. Le PLF 2026 retient 13,77 milliards de dirhams contre 16,5 milliards de dirhams en 2025. Sur la même période, la bonbonne de 12 kg a été soutenue en moyenne à 53,47 dirhams en recul de 14 %, pour une charge totale voisine de 8,5 milliards de dirhams en baisse de 17 %. Ce reflux tient à la détente relative des marchés, à l’évolution du dirham et à la réforme progressive engagée depuis mai 2024 avec dix dirhams de moins sur la bonbonne de 12 kg, avec un point bas observé en juin 2024 à 42 dirhams. L’effort budgétaire demeure substantiel, mais mieux maîtrisé.

Après le creux de 2023, les volumes importés de butane ont crû de 4,5 % en 2024, établissant un record à 2,89 millions de tonnes, pour répondre à une consommation de 235,7 millions de bonbonnes de 12 kg, soit 1,5 million de plus sur un an. Les États-Unis fournissent 77 % des arrivages, l’Europe 23 %, configuration permise par la disponibilité américaine et par l’adaptation des infrastructures portuaires marocaines aux navires de grande capacité, ce qui réduit les coûts logistiques et fluidifie les opérations.

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Compensation plus efficiente

S’agissant du blé tendre et la farine nationale, la sécheresse et la volatilité appellent un soutien actif. Entre janvier et août 2025, près de 880 millions de dirhams ont été mobilisés pour la farine, incluant stockage, magasinage et valorisation locale. Face au déficit de la campagne 2024/2025, les droits d’importation du blé tendre ont été suspendus et une subvention d’appoint a permis de stabiliser le prix du pain à 1,20 dirham. À fin août 2025, l’aide à l’importation se chiffre à 257 millions de dirhams, en baisse de 65 % sur un an. Ensemble, blé tendre et farine nationale représentent 1,137 milliard de dirhams sur la période, soit un recul de 29 %.

Le sucre, avec environ 1,23 million de tonnes de consommation annuelle, demeure soutenu par une aide forfaitaire de 3,64 dirhams par kilogramme à la consommation, complétée par une compensation à l’importation du brut pour couvrir l’écart avec le prix cible. Le recul de la production locale a mécaniquement gonflé les achats de brut, en hausse de 78 % entre 2019 et 2024. La facture budgétaire a culminé à 2,52 milliards de dirhams en 2023, avant de refluer à 1,77 milliard de dirhams en 2024. De janvier à août 2025, le coût cumulé pour le raffiné et le brut atteint 3,413 milliards de dirhams, soit une baisse de 23 % sur un an.

Au total, la séquence 2025-2026 confirme une compensation plus efficiente avec des instruments ajustés et une enveloppe contenue, mais des garde-fous intacts. En subventionnant le gaz, le blé tendre et le sucre, l’État sécurise l’accès aux produits essentiels, garantit la continuité d’approvisionnement et atténue, par étapes, la charge supportée par le budget.

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