Sur la portée du discours de Sa Majesté le Roi ce vendredi 10 octobre au Parlement
Hassan Alaoui
Sa Majesté le Roi Mohammed VI prononcera ce vendredi 10 octobre un discours devant les élus des deux chambres du Parlement. Comme chaque année, le Souverain préside l’ouverture des sessions et des travaux du Parlement, mais aussi la rentrée des institutions politiques parlementaires.
D’emblée, il convient de souligner que la rentrée parlementaire est aussi, tout simplement, la rentrée politique. Et le Discours Royal, encadré comme on dit, par le texte de la Constitution incarne une manière d’obligation faite au Roi chaque année au cours de laquelle il présente les orientations précises – et précieuses – aux représentants de la nation. Il expose aussi tout simplement ce que le pays doit entreprendre pour assurer la marche de notre démocratie, la renforcer et dans la foulée comment les élus, représentant la volonté du peuple marocain, doivent s’engager pour défendre et promouvoir les acquis.
Le Discours Royal au Parlement est chaque année une obligation, faite au Roi, parce que lui-même reste attaché à l’esprit de la Constitution et n’y déroge pas. Cette année, comme toutes les autres qui l’ont précédée, le Discours Royal au Parlement est, à la limite, une manière de rituel et pas plus que les autres il ne porte pas la marque d’une exception ni ne doit dépasser le cadre que lui trace la Constitution. Autrement dit, il ne différera nullement en termes de timing, de volonté de respecter voire de s’inscrire dans l’esprit de cette dernière, de l’exercice démocratique, de pédagogie envers son peuple.
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Chaque année, en effet, Sa Majesté le Roi prononce à diverses occasions des discours, liés à de nombreux événements, comme celui de la Marche verte, en l’occurrence, mais tous ne sont pas obligeamment exigés pour ainsi dire dans le texte par la Constitution, comme celui la rentrée parlementaire ou même celui de la Fête du Trône.
Si d’aucuns s’imaginent ou cèdent à quelque rumeur amplifiée à tort que le Roi, en cette conjoncture, s’éloignera de la tradition constitutionnelle pour annoncer autre chose que les propositions et les orientations aux élus de la nation et au gouvernement, nous leur dirions qu’ils se trompent ou qu’ils ont tort. La scène du Parlement est un lieu privilégié pour inviter les représentants de la nation, outre légiférer, à s’inscrire dans la dynamique nationale de développement et de progrès. Parce que le Parlement est le lieu des débats, de la législation et du travail laborieux pour faire adopter les projets de loi, faciliter le travail du gouvernement, exercer son contrôle sur ce dernier, légiférer et renforcer le débat.
Sa Majesté le Roi s’inscrit dans l’esprit de la Constitution et s’interdit toute tentative d’en sortir. Il reste fermement attaché à cette règle. Le discours au Parlement est donc celui de la rentrée parlementaire et politique que Sa Majesté le Roi ouvre au sens large du terme et dans l’attachement irrévocable à la Constitution.
On pourrait dire, en effet, que c’est le seul discours constitutionnel, obligatoire même, irréversible, un exercice auquel le Souverain se plie.
En somme, le discours que Sa Majesté le Roi prononcera ce soir du vendredi 10 octobre 2025 devant le Parlement réuni, n’a rien de conjoncturel et, surtout, n’obéit absolument pas à des événements comme certains tenteraient en vain de nous le faire croire et dire.