Washington érige le Maroc en référence africaine pour l’attractivité des investissements
Le Maroc gagne du terrain dans la compétition mondiale pour attirer les capitaux étrangers. Le rapport 2025 du Département d’État américain place le Royaume parmi les rares pays africains capables de conjuguer stabilité politique, infrastructures modernes et positionnement stratégique à la croisée des chemins entre l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique subsaharienne.
Cette reconnaissance n’est pas le fruit du hasard. Depuis plusieurs années, Rabat mise sur des politiques économiques stables, des réformes structurelles majeures et une série de mesures incitatives pour renforcer l’attractivité du pays. Le Nouveau modèle de développement et la Stratégie digitale 2030 constituent les deux piliers de cette ambition : diversifier l’économie, soutenir l’innovation et générer massivement des emplois.
Dans cette perspective, Washington identifie plusieurs secteurs phares : énergies renouvelables, automobile, aéronautique, pharmacie, textile et agro-industrie. Le Maroc s’impose déjà comme un pionnier continental dans les énergies vertes et vise à porter la part des énergies renouvelables à 40 % de sa consommation énergétique d’ici 2035, selon le rapport du Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE) sur la transition énergétique au Maroc. Le numérique, de son côté, doit permettre la création de 240 000 emplois et la formation de 100 000 jeunes chaque année, d’après les chiffres avancés dans la stratégie nationale « Maroc Digital 2030 ».
Le pays avance également sur le terrain des infrastructures. Le port Nador West Med, le futur port Dakhla Atlantique, l’extension des aéroports et la modernisation des réseaux routiers et ferroviaires traduisent une volonté claire : faire du Maroc une plateforme logistique incontournable. À cela s’ajoute la dimension sportive, avec l’accueil de la Coupe d’Afrique des Nations 2025 puis de la Coupe du monde 2030, qui offrira au Royaume une visibilité mondiale sans précédent.
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Mais le rapport américain n’ignore pas les défis persistants. Il pointe du doigt les lenteurs administratives, la complexité des procédures, un déficit de transparence et une corruption encore trop présente.
Malgré ces écueils, le Royaume conserve des atouts solides. Seul pays africain à bénéficier d’un accord de libre-échange avec les États-Unis, il a vu ses échanges bilatéraux multipliés par huit depuis l’entrée en vigueur de ce partenariat. Casablanca Finance City s’impose en parallèle comme un hub financier régional, accueillant de plus en plus d’acteurs internationaux.
Lors d’une rencontre récente à New York avec M. Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, le secrétaire d’État adjoint américain Christopher Landau a confirmé le soutien de Washington aux investissements, y compris dans les provinces du Sud, tout en appelant les entreprises américaines à renforcer leur présence au Maroc.
En définitive, le rapport illustre une double réalité : le Maroc est aujourd’hui perçu comme un carrefour stratégique pour l’investissement international, mais sa capacité à consolider ce statut dépendra de sa volonté à accélérer les réformes et à lever les freins structurels. Entre atouts indéniables et défis persistants, le Royaume aborde une étape déterminante pour son avenir économique.