Le Royaume renforce son attractivité économique
Le Maroc se positionne comme un partenaire de choix pour les investisseurs internationaux, grâce à sa stabilité politique, ses infrastructures modernes et sa situation géographique stratégique, à la croisée de l’Europe, de l’Afrique subsaharienne et du Moyen-Orient.
Dans un contexte mondial marqué par les tensions commerciales et le ralentissement économique, le Royaume mise sur ses réformes structurelles et son ouverture aux capitaux étrangers pour devenir une plateforme régionale industrielle et financière. Cette synthèse s’inspire des analyses publiées par L’Économiste.
Le rapport Investment Climate Statement for Morocco 2025, du département d’État américain, souligne que le Maroc offre un environnement favorable aux investisseurs, notamment dans les secteurs exportateurs comme l’automobile, l’aéronautique, les énergies renouvelables et les technologies numériques.
Toutefois, le climat international reste incertain. Selon le Global Economic Outlook – September 2025 de Fitch Ratings, la croissance mondiale devrait ralentir à 2,4 % en 2025 contre 2,9 % en 2024, conséquence directe du « choc tarifaire » américain. Avec un taux moyen de droits de douane de 16 %, le plus élevé depuis 1936, la demande mondiale pour les produits marocains est freinée.
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Pour limiter cette vulnérabilité, le Maroc met l’accent sur ses secteurs prioritaires et développe sa stratégie de « Passerelle vers l’Afrique », concrétisée par des infrastructures majeures comme les ports de Nador West Med et Dakhla Atlantic, ainsi que par son engagement actif dans la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). L’objectif est de diversifier ses marchés et de renforcer sa résilience économique.
Après avoir chuté de 50 % en 2023 pour s’établir à 1,1 milliard de dollars, contre 2,6 milliards en 2022, selon la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (UNCTAD), les Investissements directs étrangers (IDE) ont enregistré un rebond de 50,7 % au cours des neuf premiers mois de 2024. La France représente 61,4% de ces flux, principalement dans l’industrie, l’immobilier et le tourisme. Cette reprise est soutenue par la Charte de l’investissement de décembre 2022 et le Fonds Mohammed VI pour l’investissement doté de 1,5 milliard de dollars, qui offrent des incitations fiscales et des aides ciblées aux régions moins développées.
Les prochains grands événements sportifs, comme la Coupe d’Afrique des Nations 2025 et la Coupe du monde 2030, coorganisée avec l’Espagne et le Portugal, sont considérés comme des catalyseurs pour les investissements dans les infrastructures. Le rapport américain met en avant ces projets, tandis que Fitch rappelle que les économies émergentes doivent renforcer leur résilience structurelle pour rester compétitives face aux chocs externes.
Le rapprochement stratégique avec Washington, marqué notamment par l’encouragement des investissements américains dans les Provinces du Sud à la suite de la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara, représente un atout supplémentaire pour le Royaume.
Pour améliorer le climat des affaires, le Maroc poursuit la modernisation des infrastructures (routes, ferroviaire, aéroports, ports, télécoms), le développement du numérique et la création d’emplois, renforçant ainsi son statut de plateforme régionale stable et dynamique.
Malgré ces progrès, certains experts relèvent des défis persistants : lourdeur administrative, corruption résiduelle et lenteur de certaines réformes réglementaires. Sur le plan financier, le cadre reste solide : le dirham est arrimé à un panier euro/dollar avec une fluctuation de ±5 %, la convertibilité des capitaux est assurée et le système bancaire respecte les standards internationaux. Le Maroc prépare également une législation sur les cryptomonnaies, alors que 16 % de la population détient déjà du Bitcoin, illustrant son ouverture à l’innovation financière.