une année faste selon l’AMMC
Le marché des capitaux a connu en 2024 une dynamique remarquable, illustrée par une croissance soutenue de ses principaux indicateurs. C’est ce que révèle la quatrième édition du rapport annuel « Le marché des capitaux en chiffres », publiée par l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC). Le document dresse un panorama statistique complet des performances enregistrées au cours de l’année écoulée.
L’indice MASI de la Bourse de Casablanca s’est envolé de +22,2 %, tandis que le MASI 20 et le FTSE CSE Morocco 15 ont respectivement grimpé de +20,5 % et +21,8 %, confirmant un regain de confiance des investisseurs. Portée par cette dynamique, la capitalisation boursière a franchi le cap des 750 milliards de dirhams, culminant à 752,4 milliards fin 2024, contre 626,1 milliards un an auparavant. Une progression annuelle de plus de 126 milliards de dirhams, saluée par l’AMMC comme « le reflet d’une reprise solide des marchés financiers marocains ».
Le volume global des échanges a, lui aussi, fortement progressé, atteignant les 99 milliards de dirhams, soit une hausse de +52,3 %. Cette montée en puissance s’est particulièrement manifestée sur le marché central, dont le volume d’échanges a bondi de +82,5 %, représentant désormais près des deux tiers des transactions. Conséquence directe : l’indicateur de liquidité a sensiblement gagné en ampleur, passant de 8,9 % fin 2023 à 12,5 % douze mois plus tard.
Cette effervescence transactionnelle reste dominée par les acteurs institutionnels nationaux. Les personnes morales marocaines et les OPCVM concentrent à parts égales 64 % du volume des opérations réalisées, tandis que les particuliers marocains gagnent en présence, avec une part de marché de 25 % – en hausse de 11 points en un an. À l’inverse, les investisseurs étrangers n’ont représenté que 5 % des transactions, contre 10 % en 2023, une tendance à la baisse que l’AMMC considère comme structurelle, marquée par une désaffection conjoncturelle de certains flux internationaux.
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Côté gestion d’actifs, le secteur de la gestion collective a maintenu sa dynamique ascendante. L’actif net global des Organismes de Placement Collectif (OPC) s’est établi à 783 milliards de dirhams, en progression annuelle de +17,6 %. Le marché marocain comptait fin décembre 2024 un total de 680 fonds, dont 589 OPCVM, 55 OPCI, 20 FPCT et 16 OPCC. Cette diversification illustre, selon l’AMMC, « la maturité croissante du secteur et la confiance soutenue des investisseurs institutionnels ».
Parmi ces structures, les OPCI se distinguent avec une hausse exceptionnelle de leur actif net de +27,9 %, atteignant 109 milliards de dirhams. Les FPCT suivent avec 17 milliards de dirhams sous gestion, et les OPCC progressent de +24 %, totalisant désormais 3 milliards. Quant aux OPCVM, ils concentrent encore la majeure partie du marché avec 653 milliards de dirhams d’actifs, en hausse de +16,7 %, soutenus par une croissance annualisée de +8,1 % sur la décennie écoulée.
Le rapport de l’AMMC révèle également la prédominance persistante des entreprises financières parmi les détenteurs de parts d’OPCVM, à hauteur de 71,5 %, principalement via des investissements obligataires. Les fonds diversifiés et actions ont connu des envolées de +25,9 % et +24 %, respectivement, portées par l’optimisme sur les marchés. Les obligations à moyen et long terme enregistrent aussi une croissance soutenue de +19,8 %, alors que les fonds à court terme, eux, reculent de -8,1 %, impactés par une décollecte nette de 10 milliards de dirhams.
La structure des portefeuilles demeure dominée par les valeurs non cotées, représentant 79 % des actifs des OPCVM, loin devant les titres cotés (11,5 %) et les autres éléments d’actif (9,7 %).
Par ailleurs, les levées de capitaux sur le marché de la dette privée ont atteint près de 101 milliards de dirhams, soit une progression de +16,8 % par rapport à 2023. Le secteur financier s’est taillé la part du lion (73 %), suivi des industries minières (18 %). L’encours des obligations s’élève désormais à 182 milliards de dirhams, tandis que les titres de créances négociables atteignent 96 milliards, contre 81 milliards en 2023.
Dans le même temps, le marché du prêt de titres confirme son importance croissante avec un volume d’opérations atteignant 347 milliards de dirhams (+10,3 %). À fin 2024, l’encours se chiffre à 36 milliards, dominé par les banques et les OPCVM. Ces derniers agissent également comme principaux prêteurs avec plus de 84 % du volume échangé.
Du côté des investisseurs, l’AMMC recense 230 604 comptes-titres, majoritairement détenus par des personnes physiques résidentes (87 %). Le nombre de clients actifs auprès des sociétés de bourse a bondi de +26 %, pour atteindre 14 564, dont plus de 11 900 Marocains.
Enfin, la conservation des titres affiche aussi des performances solides. Maroclear, le dépositaire central, enregistre un encours global de 2 533 milliards de dirhams pour 1 695 titres conservés. L’activité opérationnelle moyenne s’élève à 87 milliards de dirhams de flux dénoués par jour et plus de 1 600 opérations sur titres en moyenne, incluant paiements d’intérêts et remboursements d’emprunts.
L’AMMC souligne l’évolution positive du marché financier national et sa capacité à s’adapter à un environnement économique changeant. Le rapport 2024 vient ainsi consolider une année marquée par le retour de la confiance, l’affirmation des investisseurs domestiques et la vitalité des produits d’épargne collective.