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Les jeunes saluent une réforme qui favorise leur accès à la représentation parlementaire

Le Conseil des ministres, présidé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, dimanche 19 octobre 2025, a approuvé un projet de loi organique relatif à la Chambre des représentants, marquant une nouvelle étape dans la modernisation de la vie politique nationale. Cette réforme vise à favoriser l’accès des jeunes à la représentation parlementaire à travers une série de mesures concrètes, notamment une prise en charge de 75 % des frais de campagne électorale pour les candidats âgés de moins de 35 ans, qu’ils soient issus de partis politiques ou indépendants.

Pour Youssef Oukhallou, coordonnateur de la Istiqlal Youth Academy, cette initiative constitue un tournant attendu dans la vie politique du pays. Selon lui, « nous avons enfin une réforme qui peut rompre avec la morosité du paysage politique marocain, au-delà de quelconque promesses oiseuses ».

Oukhallou affirme que financer les campagnes des jeunes à 75 % introduit un mécanisme incitatif intelligent. « les partis ont désormais un intérêt concret à renouveler leurs listes pour augmenter leur financement électoral…c’est du concret ». Il estime que cette mesure ouvre également la voie à une nouvelle génération d’acteurs indépendants. « La simplification des candidatures indépendantes ouvre un espace inédit pour les jeunes qui souhaitent s’engager en dehors des cadres partisans traditionnels », a-t-il ajouté.

En outre, les propos de Youssef Oukhallou s’appuient sur des constats chiffrés. Selon lui, une enquête menée en 2024 par le Youth Policy Center sur un échantillon de 2000 jeunes actifs révèle que 81 % d’entre eux souhaitent s’engager politiquement, mais ne trouvent pas de structures accueillantes pour le faire. Selon lui, ce décalage témoigne d’obstacles structurels encore présents dans certaines formations politiques, où les décisions sont souvent réservées à des cercles restreints.

Le coordonnateur de la Istiqlal Youth Academy souligne par ailleurs que les jeunesses partisanes, censées incarner le renouvellement, restent parfois dirigées par des responsables de plus de 40 ans, déconnectés des réalités actuelles. Cette situation crée, selon lui, une crise de confiance parmi les jeunes, qui ne perçoivent plus la politique comme un espace où leur voix peut réellement peser.

Parallèlement, le coordonnateur insiste également sur le changement des formes d’engagement, observant que la jeunesse s’organise désormais sur des plateformes comme Discord ou Reddit, en dehors des structures classiques. Il appelle ainsi les partis à signer un pacte éthique et à démontrer une volonté politique réelle d’ouverture et de réforme.

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Appel à l’engagement des jeunes

Pour Moataz Sabar, jeune politique, cette réforme représente une reconnaissance du rôle des jeunes dans l’action publique et un levier pour renforcer la démocratie participative. « Je considère que cette avancée constitue une initiative positive et importante dans la vie politique des jeunes au Maroc, car elle représente une véritable reconnaissance du rôle des jeunes dans l’action politique, en tant qu’acteurs essentiels dans la construction de l’avenir du pays et dans la prise de décision », a-t-il déclaré.

Le jeune reconnaît toutefois que des obstacles subsistent, notamment liés à la persistance des élites politiques et aux considérations d’âge, mais estime que cela ne doit pas freiner l’engagement. « Chaque jeune doit s’impliquer dans le parti qui correspond à ses convictions afin de rétablir la confiance envers les nouvelles générations et de favoriser la participation à la prise de décision », a-t-il indiqué.

Moataz Sabar appelle aussi les jeunes à s’inscrire massivement sur les listes électorales et à participer activement au vote, considérant que c’est ainsi que s’exprime la véritable citoyenneté. Pour lui, le soutien financier accordé par l’État constitue un outil concret pour lever les obstacles économiques et permettre aux jeunes de se consacrer pleinement à la formation politique et au dialogue communautaire.

Cette dynamique, conclut M. Sabar, doit encourager l’émergence d’une nouvelle génération d’élus et renforcera la présence des jeunes dans les institutions. Elle devrait permettre également l’intégration de leurs priorités dans l’élaboration des politiques publiques.

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