Economie

Cap sur 2026 pour la première tranche de 1.500 MW

Le projet d’autoroute électrique reliant le sud au centre du Maroc franchit une étape décisive avec la désignation de Novec pour conduire les études d’impact. Cette infrastructure stratégique, longue de 1.400 km, doit sécuriser l’approvisionnement national et faciliter l’intégration de l’électricité verte produite dans les provinces du Sud.

Le Maroc franchit une nouvelle étape dans sa transition énergétique avec l’avancement du projet d’autoroute électrique reliant les provinces du Sud au centre du Royaume. L’Office National de l’Electricité et de l’Eau potable (ONEE) a confié à Novec, filiale du groupe CDG, la réalisation des études d’impact environnemental et social de cette infrastructure stratégique.

Selon les médias, cette autoroute électrique, longue de 1.400 kilomètres, doit jouer un rôle central dans l’acheminement de l’électricité verte produite dans les provinces du Sud vers les grands centres de consommation du Royaume, notamment Marrakech et Casablanca. Elle contribuera également à renforcer la sécurité d’approvisionnement des régions traversées, dans un contexte marqué par la croissance de la demande énergétique et les impératifs de durabilité.

Novec, qui a remporté l’ensemble des lots mis en concurrence, couvrira trois grands tronçons : la station de conversion d’Oued Lekraâ et le tronçon Oued Lekraâ-Tan Tan, la ligne Tan Tan-Marrakech, ainsi que la station de Mediouna à Casablanca et la section Marrakech-Mediouna. L’entreprise a été jugée plus compétitive que ses trois concurrents, GCIM, Phenixa et Hydraumet, selon les résultats publiés par l’ONEE.

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Une infrastructure clé pour la transition énergétique

Le projet sera mis en œuvre en deux phases. La première, d’une capacité de 1.500 mégawatts (MW), devrait entrer en service dès 2026. La seconde tranche, également de 1.500 MW, est prévue pour 2028. Cette montée en puissance progressive permettra de mieux intégrer les volumes croissants d’électricité issue des énergies renouvelables, tout en consolidant la résilience du réseau national.

L’objectif est clair : faire de cette infrastructure un levier pour la transition énergétique marocaine, en valorisant le potentiel exceptionnel des provinces du Sud en matière d’énergie solaire et éolienne.

L’attribution du projet de construction avait déjà été annoncée en mai dernier au profit d’un consortium composé du Fonds Mohammed VI pour l’investissement (FM6I), de Taqa Morocco et de Nareva. Ce groupement ne se limitera pas à la réalisation de la ligne électrique : il sera également chargé du développement de projets énergétiques et hydriques complémentaires, afin de renforcer la sécurité énergétique et hydrique du pays.

Les protocoles signés avec l’État et l’ONEE portent notamment sur le renforcement du transport d’eau, l’extension des capacités de dessalement, ainsi que le développement de nouvelles centrales électriques.

Sur le plan énergétique, le programme prévoit la construction, à Tahaddart, de centrales à cycle combiné au gaz naturel d’une puissance d’environ 1.500 MW. Ces infrastructures viendront accroître la flexibilité et la stabilité du réseau, garantissant une complémentarité entre énergies renouvelables intermittentes et production pilotable. Parallèlement, 1.200 MW additionnels d’énergies renouvelables seront développés par le consortium, consolidant la trajectoire du Maroc vers une électricité toujours plus verte et compétitive.

Au volet hydrique, le programme comprend un projet majeur de transfert d’eau entre les bassins de l’Oued Sebou et de l’Oued Oum Er-Rabiâ, avec une capacité de 800 millions de m³ par an. Cette infrastructure vise à répondre aux déséquilibres croissants en ressources en eau entre le nord et le centre du pays.

En matière de dessalement, d’après les données relayées par les médias, des stations totalisant une capacité annuelle de 900 millions de m³ seront construites et alimentées par de l’électricité renouvelable. Ces installations contribueront à élargir l’offre nationale en eau potable dessalée, avec un coût cible inférieur ou égal à 4,5 dirhams HT/m³, en cohérence avec les standards fixés pour les projets déjà engagés.

Le projet d’autoroute électrique Sud-Centre illustre la stratégie marocaine de conjuguer énergie et eau dans une vision intégrée de développement durable. En facilitant l’évacuation de l’électricité verte et en sécurisant l’approvisionnement des grandes zones de consommation, il contribuera à la fois à la souveraineté énergétique et à la résilience hydrique du pays.

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