Economie

Un marché en plein boom dans la région MENA

Hajar Ben Hosain

Porté par une dynamique constante depuis plus d’une décennie, le marché marocain des semi-conducteurs enregistre une croissance soutenue qui attire désormais l’attention des acteurs régionaux et internationaux. Entre 2013 et 2024, le Royaume a affiché un taux de croissance annuel moyen de 10,3 % en valeur, ce qui en fait l’un des marchés les plus dynamiques d’Afrique du Nord dans ce secteur, selon une analyse publiée par la société d’études IndexBox.

Selon les médias, le rapport indique qu’en 2024, la consommation nationale de semi-conducteurs a franchi un seuil important, portée par la montée en puissance de la demande industrielle, notamment dans les secteurs de l’automatisation, des télécommunications et des équipements électroniques destinés au grand public. À l’échelle régionale, le volume total de consommation dans la zone MENA s’est établi à 273 millions d’unités. Le Maroc figure parmi les pays ayant le plus contribué à cette évolution, aux côtés de l’Algérie, de la Tunisie et du Yémen.

En effet, sur le plan de la valeur marchande, bien que la part marocaine demeure encore en retrait par rapport à des marchés comme l’Arabie saoudite (834 millions de dollars) ou Israël (571 millions), l’évolution est notable. Le Maroc, selon le rapport, est parvenu à renforcer sa présence grâce à une demande intérieure en hausse et à une ouverture progressive vers les technologies de pointe.

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À plus long terme, les prévisions restent optimistes. D’ici 2035, le marché des semi-conducteurs dans la région MENA devrait atteindre 340 millions d’unités en volume, avec une valeur estimée à 2,5 milliards de dollars, selon le rapport. Cette progression repose sur plusieurs facteurs, notamment la généralisation des usages connectés, la transformation numérique des industries locales, et l’essor de la mobilité intelligente. Le Maroc, s’il poursuit sa politique d’innovation et de soutien à l’investissement technologique, pourrait capter une part croissante de cette dynamique régionale.

Cependant, les écarts entre les pays restent marqués. En Israël, la consommation par habitant s’élève à 5,2 unités, contre 2 unités en Arabie saoudite. En Algérie, en Tunisie et au Maroc, ce ratio demeure inférieur à 1 unité, avec une moyenne marocaine évaluée à 0,5 unité par habitant. Un chiffre encore modeste mais qui laisse entrevoir un fort potentiel de croissance, affirme l’analyse de la société d’études IndexBox. En matière de production, le rapport dévoile que le Maroc reste un acteur secondaire comparé à l’Arabie saoudite, Israël ou l’Algérie. Néanmoins, l’intensification de la demande locale et le développement de chaînes industrielles spécialisées pourraient, à moyen terme, encourager l’installation de sites de production ou d’assemblage sur le territoire national.

Entre potentiel stratégique et freins conjoncturels

En outre, à travers cette évolution, le Maroc amorce une insertion progressive dans l’économie électronique régionale. Le rapport souligne que la croissance continue du marché marocain traduit un enracinement graduel de la technologie dans le tissu économique du pays. À l’horizon de la prochaine décennie, le Royaume pourrait ainsi jouer un rôle plus structurant dans la redistribution des chaînes de valeur électroniques à l’échelle du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.

Dans le même cadre, selon un rapport de 6Wresearch publié en octobre 2020 et modifié en juin 2025, le marché marocain des semi-conducteurs devrait maintenir un rythme de croissance soutenu entre 2025 et 2029. Le taux de croissance, estimé à 4,57 % en 2025, atteindrait 7,34 % à l’horizon 2029. Cette progression reflète une dynamique régionale portée par l’innovation technologique et l’adoption croissante de solutions numériques, dans un contexte africain dominé par des pays comme l’Égypte, l’Afrique du Sud, l’Éthiopie, l’Algérie ou encore le Nigeria.

Cependant, selon le rapport, plusieurs obstacles freinent l’émergence d’une industrie nationale forte. Le Maroc reste tributaire des importations, souffre d’un manque d’infrastructures adaptées et peine à attirer des investissements significatifs dans la recherche et développement. De plus, l’absence d’un cadre réglementaire clair limite l’intérêt des acteurs internationaux.

Malgré ces limites, selon la même source, le Royaume offre des perspectives prometteuses. L’accent mis sur le développement industriel, les efforts pour attirer les investissements étrangers et la demande croissante dans les secteurs de l’automobile et des télécommunications créent un terreau favorable. En s’appuyant sur des partenariats locaux et en valorisant sa position stratégique en Afrique, le Maroc pourrait, à moyen terme, s’imposer comme un pôle émergent de la production et de l’innovation en semi-conducteurs.

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