Economie

Questionnement autour du retrait de certains majors

Le Maroc, longtemps perçu comme une terre prometteuse pour l’exploration pétrolière, voit les compagnies étrangères se désengager les unes après les autres. Malgré un potentiel géologique reconnu et un cadre fiscal incitatif, l’absence de découvertes majeures freine les investissements. Le secteur peine à décoller, laissant en suspens les espoirs d’un nouvel élan énergétique national

Malgré un sous-sol prometteur, le Maroc peine à convaincre les grands acteurs pétroliers de miser durablement sur son territoire. Après avoir attiré par le passé des majors comme ENI, BP, Chevron ou Repsol, le pays fait aujourd’hui face à une vague de désengagement. Les rares compagnies encore actives sont de petite taille et commencent, elles aussi, à plier bagage.

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Trois opérateurs britanniques, à savoir Sound Energy, Energean et Genel Energy, se sont récemment retirés de l’exploration pétrolière et gazière au Maroc, faute de résultats probants. La première a cédé ses actifs à Managem pour 45,2 millions de dollars, sans pour autant redresser ses finances. La seconde, après des résultats de forage jugés décevants, s’est recentrée sur l’Afrique de l’Ouest. Quant à Genel Energy, elle a préféré ne pas prolonger son engagement dans le permis offshore de Lagzira, au sud de Sidi Ifni.

L’Office National des Hydrocarbures et des Mines (ONHYM) met pourtant en avant un fort potentiel géologique. Mais avec un taux de forage de seulement 0,04 puits pour 100 km², contre une moyenne mondiale de 10 puits pour la même superficie, le Royaume reste largement sous-exploré. Les promesses d’Europa Oil & Gas en 2022, annonçant un milliard de barils récupérables au large d’Agadir, sont restées lettre morte, faute d’investissements dans le forage.

Le précédent de Talsint, dans les années 2000, demeure un souvenir marquant. Une découverte pétrolière avait été annoncée, mais elle s’était révélée illusoire. Si le Maroc propose des incitations fiscales attractives, cela ne suffit pas à compenser l’absence de découvertes concrètes et les coûts élevés d’exploration.

Pour inverser la tendance, l’ONHYM a lancé une série de mesures, notamment la révision du système d’information géologique et un budget de 2,5 millions de dirhams pour de nouvelles études. Mais avec seulement quatre forages réalisés en 2024, malgré un portefeuille de 66 permis et autorisations, la dynamique peine à décoller.

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