Economie

Qui paiera plus dès 2027 ?

Le Maroc se prépare à un tournant dans la tarification de l’électricité. L’Autorité Nationale de Régulation de l’Électricité (ANRE) prévoit d’aligner les prix sur les coûts réels dès 2027. Cette réforme, qui pourrait transformer les factures de millions de consommateurs, soulève une question clé : qui paiera plus, et qui sera protégé ?

L’ANRE a engagé un processus de refonte structurelle du système tarifaire de l’électricité au Maroc, dont l’application est prévue pour le 1er mars 2027. Ce chantier, dicté par la nécessité d’assurer la pérennité du secteur, vise à aligner les prix de l’énergie sur les coûts réels du système électrique national. Cette transition vers la « vérité des prix » rend la perspective d’une augmentation des tarifs pour une partie des consommateurs hautement probable à l’horizon 2026-2027.

La réforme s’impose en raison de la situation financière critique de l’Office National de l’Électricité et de l’Eau potable (ONEE). Le système actuel, caractérisé par des tarifs administrés et des subventions croisées, a généré un écart significatif entre le coût de revient de l’électricité et son prix de vente moyen. Les données récentes indiquent que le coût de production et de transport dépasse le tarif facturé, une situation qui compromet la capacité d’investissement de l’Office et la sécurité d’approvisionnement à long terme.

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L’objectif de l’ANRE est de mettre en place des signaux tarifaires qui reflètent fidèlement les charges engagées, incluant les coûts d’exploitation, les investissements dans le réseau de transport et les services système. Étant donné que le mix énergétique marocain reste majoritairement dépendant des énergies fossiles, dont les prix sont soumis à la volatilité des marchés internationaux, l’ajustement tarifaire est le levier principal pour combler le déficit structurel.

La nouvelle grille tarifaire, en cours d’élaboration, introduira des modulations plus fines, potentiellement basées sur la régionalisation et des variations selon les heures et les saisons. Si le gouvernement anticipe une stabilité pour les ménages à faible consommation, l’application du principe de la vérité des prix impliquera inéluctablement une révision à la hausse pour les catégories de consommateurs dont le tarif actuel est le plus éloigné du coût réel. Néanmoins, l’ANRE a souligné l’importance d’intégrer des mécanismes de protection sociale pour garantir l’accès à l’énergie aux populations vulnérables.

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