À Marrakech, une nouvelle séquence de coopération sino-marocaine pour l’eau et l’agriculture
À Marrakech, le Maroc et la Chine consolident leur coopération dans la gestion de l’eau et l’agriculture, en plaçant le partage d’expérience et l’innovation au centre des priorités.
La rencontre tenue à Marrakech, le 1er décembre 2025, entre le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts, M. Ahmed El Bouari, et le ministre chinois des Ressources en eau, M. Li Guoying, a marqué une nouvelle étape dans la coopération hydrique et agricole entre le Maroc et la République populaire de Chine.
Les deux responsables ont affirmé leur volonté de consolider un partenariat axé sur la sécurité hydrique et la souveraineté alimentaire, en plaçant la valorisation des ressources en eau au centre des priorités communes.
Cette entrevue, organisée en marge des travaux du 19e Congrès Mondial de l’Eau, a permis aux deux parties de rappeler la convergence de leurs positions sur la gestion durable de l’eau et sur l’intérêt d’un échange structuré de technologies et de savoir-faire.
Les discussions ont notamment porté sur l’irrigation, le dessalement, la gestion interbassins et les moyens de renforcer l’efficacité des systèmes hydrauliques au service des populations et des territoires.
Dessalement et modernisation agricole au cœur des priorités nationales
Dans ce contexte, M. Ahmed El Bouari a mis en avant l’expérience marocaine dans la modernisation de l’agriculture et la mise en œuvre de projets stratégiques liés à l’eau.
Le ministre a souligné la coopération continue avec la Chine dans la recherche agronomique et le transfert technologique, l’adhésion du Maroc au projet « Ceinture et Route » depuis 2017, ainsi que le suivi du plan de coopération conjointe opérationnel depuis 2022.
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L’initiative de la « Ceinture verte », orientée vers la lutte contre la désertification et l’usage des énergies renouvelables, a été citée comme l’un des axes structurants de cette collaboration.
Les projets nationaux de dessalement ont également occupé une place centrale dans l’échange, en particulier les chantiers de Jorf Lasfar, Casablanca, Nador, Tanger, Dakhla et Tiznit. Le ministre marocain a expliqué que ces infrastructures constituent un levier essentiel pour alléger la pression sur les ressources conventionnelles et garantir leur durabilité à l’horizon 2030. Il a insisté sur l’importance des investissements dans les énergies renouvelables, la modernisation agricole et les partenariats public-privé, tout en rappelant que la coopération Sud-Sud demeure une priorité stratégique offrant des perspectives élargies sur le continent africain.
Pour sa part, M. Li Guoying a présenté la vision chinoise de la gouvernance de l’eau, en expliquant que la Chine fait face à des déséquilibres structurels marqués par des pénuries d’eau au Nord et une abondance au Sud.
Le ministre chinois a affirmé que la gestion hydrique chinoise repose sur une démarche fondée sur la conservation de l’eau, l’équilibre spatial, la gouvernance systémique et la combinaison de solutions techniques et structurelles. Il a indiqué que son pays a renforcé ses capacités dans la prévention des inondations, la conservation de l’eau, l’optimisation de sa répartition et la gestion écologique des rivières et des lacs.
Un partenariat renforcé autour de l’eau
M. Li Guoying a évoqué la nécessité d’une coopération internationale étroite face à l’intensification du changement climatique et à la multiplication des phénomènes extrêmes, pointant le rôle des infrastructures hydrauliques de nouvelle génération et l’importance de politiques adaptées.
Il a précisé que la Chine poursuivra le développement d’un modèle hydrique moderne soutenu par les orientations nationales, tout en s’engageant à collaborer avec les partenaires internationaux pour encourager l’innovation, la recherche scientifique et la modernisation des mécanismes de gestion.
Dans le même contexte, dans son intervention lors de l’ouverture du 19e Congrès Mondial de l’Eau, le ministre chinois a rappelé que cet événement constitue l’une des principales plateformes académiques consacrées aux ressources hydriques et qu’il réunit des experts, institutions et organisations internationales autour de la réflexion sur les politiques mondiales de l’eau.
Le ministre a souligné que le Congrès offre un espace privilégié pour partager des expériences, examiner les avancées scientifiques et identifier des solutions adaptées à un monde en transformation.
Au terme des échanges bilatéraux, le Maroc et la Chine ont exprimé leur volonté commune de renforcer le transfert d’expertise au profit de leurs partenaires en Afrique et de poursuivre l’échange de connaissances pour assurer la durabilité des infrastructures hydriques et agricoles. Les deux pays ont convenu de maintenir un dialogue continu et d’approfondir les coopérations existantes afin d’accompagner les besoins futurs liés à l’eau et à l’agriculture.

