Le Maroc sécurise son foncier public avec une vaste opération de cadastre
En lançant une vaste opération de cadastre des routes, des autoroutes et du littoral, le Maroc sécurise le foncier stratégique de ses infrastructures publiques, réduit les risques de litiges et prépare ses futurs investissements. À la clé : attractivité renforcée, gouvernance modernisée et consolidation de son positionnement logistique durable, à l’échelle régionale et africaine.
Le Royaume a lancé une offensive stratégique pour sécuriser le foncier de ses infrastructures publiques, un enjeu crucial pour la pérennité de ses investissements et la réalisation de ses ambitions économiques. Menée par le ministère de l’Équipement et de l’Eau en collaboration avec l’Agence Nationale de la Conservation Foncière (ANCFCC), cette vaste opération d’enregistrement cadastral concerne les routes, les autoroutes et l’ensemble du littoral national.
Selon un rapport présenté lors des débats autour du projet de budget sectoriel 2026 du ministère au Parlement, le chantier progresse à un rythme soutenu. L’enregistrement du réseau autoroutier a déjà atteint un taux d’avancement de 30 %. En parallèle, le bornage du domaine public maritime est réalisé à 79 %. Cette clarification des limites foncières est essentielle pour prévenir les occupations illégales et permettre à l’État de planifier efficacement ses projets portuaires, touristiques et environnementaux. La sécurisation juridique de ces actifs est érigée en priorité, comme en témoigne la centaine de consultations juridiques menée afin d’anticiper tout contentieux.
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La question foncière reste l’un des défis majeurs des grands projets publics. Pour y faire face, l’État a recours à des procédures d’expropriation pour cause d’utilité publique, encadrées par la loi. Plus de 412 actes ont été publiés au Bulletin officiel, illustrant la dynamique en cours : 71 % de ces actes concernent la construction de barrages et de réseaux d’eau potable, 23 % les routes provinciales et régionales, et près de 6 % les autoroutes. Cette démarche vise à concilier l’impératif d’intérêt général avec le respect du droit de propriété et une juste indemnisation.
Cet effort de mise en ordre foncière s’inscrit dans une vision de long terme. En protégeant ses réserves stratégiques et en sécurisant ses corridors logistiques, le Royaume renforce son attractivité et garantit la disponibilité du foncier pour les investissements futurs. Cette clarification juridique réduit les délais de réalisation des projets et limite les litiges, offrant une meilleure prévisibilité aux opérateurs publics et privés.
Cette stratégie accompagne le développement spectaculaire du réseau autoroutier, passé de 400 km en 1999 à 1 800 km aujourd’hui, avec un objectif de 3 000 km d’ici 2030. Ce maillage, qui vise à connecter toutes les grandes villes, positionne le Maroc comme une plateforme de connectivité régionale de premier plan, classé deuxième en Afrique pour ses infrastructures autoroutières. L’accélération du cadastre est donc un levier fondamental pour soutenir cette ambition, améliorer la gouvernance territoriale et assurer la durabilité des investissements qui façonnent le Maroc de demain.

