Développement durable : provinces du Sud, moteur des énergies renouvelables
Aujourd’hui, ces territoires se réinventent en pôles stratégiques du développement économique et énergétique, accueillant des projets éoliens, solaires et d’hydrogène vert. Plus qu’un symbole, le Sahara marocain devient un véritable moteur pour la transition énergétique, l’industrialisation locale et le rayonnement international du Royaume.
Il y a près de cinquante ans, une marche historique a permis au Maroc de récupérer ses provinces du Sud. Aujourd’hui, ces mêmes territoires se trouvent à l’aube d’une nouvelle marche, celle du développement économique et énergétique, inscrivant leur contribution dans le cadre d’un modèle propre et ambitieux pour la région.
Ces provinces ne sont plus seulement un symbole historique. Elles deviennent un véritable moteur stratégique dans le domaine des énergies renouvelables. Le Sahara marocain accueille désormais de grands projets éoliens et solaires, dont la portée financière et technique est considérable. Plus de 20 milliards de dirhams y ont été investis pour développer une capacité de production de près de 1,6 gigawatts, représentant ainsi plus du tiers des projets nationaux dans le secteur.
À Tarfaya, la centrale éolienne se distingue comme le plus grand projet de ce type sur le continent africain, avec une puissance installée qui dépasse les 300 mégawatts. D’autres sites, comme les centrales de Laâyoune et Foum El Oued, contribuent également à la production d’électricité propre, alimentant le réseau national. La centrale solaire de Boujdour, de son côté, fournit une énergie durable tout en soutenant le développement local.
À Dakhla, un projet innovant d’hydrogène vert promet de transformer le Sud en un pôle d’exportation d’énergie propre vers l’Europe, renforçant la position stratégique du Royaume dans la transition énergétique mondiale. La région bénéficie d’un potentiel éolien parmi les plus constants au monde, avec des vents pouvant atteindre 9 mètres/seconde, un atout qui attire investisseurs nationaux et internationaux et qui fait des provinces du Sud un véritable laboratoire pour la formation des compétences locales dans le domaine des énergies renouvelables. Mais l’enjeu dépasse largement la simple production d’électricité.
Il s’agit également de créer des emplois, de dynamiser l’industrialisation locale, de soutenir le dessalement de l’eau de mer et de développer une agriculture durable. Tout cela s’inscrit dans une vision nationale ambitieuse, celle de porter la part des énergies renouvelables à 52% de la production totale d’ici 2030 et réduire les émissions de gaz à effet de serre de 4%.
Cette dynamique énergétique dans le Sud du Royaume s’intègre pleinement dans une stratégie de développement durable et consolide la position du Maroc comme l’un des leaders africains et arabes de l’énergie verte. Les provinces du Sud écrivent ainsi un nouveau chapitre de l’histoire du pays, où la volonté de construire et d’innover se traduit par des projets porteurs d’avenir, d’indépendance et de rayonnement international.
Dessalement et éolien : Dakhla trace la voie du vert
À 130 kilomètres au nord de Dakhla, le paysage aride commence à se transformer sous l’impulsion du chantier de la future station de dessalement de l’eau de mer. Avec plus de 80% des travaux déjà réalisés, ce projet, dont le coût dépasse 2,5 milliards de dirhams, constitue une avancée majeure pour la région, confrontée à un stress hydrique croissant. Dès l’année prochaine, la station sera en mesure de produire 37 millions de mètres cubes d’eau par an.
Sept millions de mètres cubes seront destinés à la consommation humaine à Dakhla et dans ses environs, tandis que les 30 millions restants permettront d’irriguer les terres agricoles de la région. Le projet s’inscrit dans une stratégie ambitieuse de développement des provinces du Sud, combinant innovation technologique et durabilité. Il repose sur trois composantes majeures : un parc éolien d’une capacité de 60 mégawatts, une station de dessalement capable de fournir 37 millions de mètres cubes d’eau par an et un réseau d’irrigation couvrant 5.200 hectares.
L’objectif est à la fois de sécuriser l’approvisionnement en eau potable de Dakhla et d’assurer un approvisionnement régulier en eau pour l’agriculture, afin de soutenir une production durable et à haute valeur ajoutée. Les retombées socio-économiques sont importantes.
La production agricole attendue devrait dépasser 670.000 tonnes de primeurs, près de 20.000 emplois permanents seront créés et l’investissement global dans le secteur agricole de la zone pourrait atteindre 4 milliards de dirhams. Innovante sur le plan énergétique, la station sera alimentée à 100% par le parc éolien adjacent, faisant de ce projet une première nationale dans l’intégration de l’énergie propre et le dessalement. Le réseau d’irrigation, s’étendant sur 113 kilomètres, permettra de valoriser des cultures tournées vers l’export, tout en favorisant la modernisation de l’agriculture locale.
Ce caractère entièrement décarboné inscrit le projet dans une démarche écologique ambitieuse, alignée sur les standards internationaux de durabilité. Les travaux sur le terrain sont spectaculaires. Plus de 100 kilomètres de conduites de gros et petits diamètres ont été posés, et des pistes d’accès de près de 90 kilomètres facilitent la logistique du chantier.
Avec cette infrastructure, Dakhla se confirme comme un pôle stratégique des provinces du Sud, ouvrant de nouvelles perspectives pour l’agriculture, la pêche et le tourisme, tout en garantissant une gestion durable de l’eau, ressource essentielle au développement de la région.
Ilyas Bellarbi / Les Inspirations ÉCO

