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Youness Sekkouri présente à Porto l’expérience du Maroc en matière de protection sociale

Le ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, a souligné, vendredi à Porto, la centralité du chantier de la protection sociale dans le parcours de développement du Maroc, sous la sage conduite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui place cette réforme au cœur des politiques sociales engagées par le Royaume.

Intervenant lors d’une session organisée dans le cadre du Forum social de Porto sous le thème « Perspective globale : emploi et politiques sociales dans un contexte élargi », M. Sekkouri a rappelé que le Royaume, sous le leadership de Sa Majesté le Roi, a lancé un plan ambitieux de généralisation de la protection sociale, afin de renforcer la justice sociale et répondre aux attentes des citoyens, en particulier des jeunes générations.

Le nombre de bénéficiaires des programmes de protection sociale a dépassé 22 millions au cours des quatre dernières années, le Maroc mobilisant pour ce faire d’importantes ressources financières stables provenant du budget général, a-t-il dit.

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Lors de cette rencontre, qui a vu la participation notamment du Directeur général de l’Organisation internationale du Travail (OIT), Gilbert Houngbo, et du ministre portugais des Affaires étrangères, Paulo Rangel, M. Sekkouri a insisté sur l’importance du dialogue social, que le Maroc a su réinventer il y a quatre ans à travers l’introduction du concept de « l’année sociale », un mécanisme d’évaluation de la réalité sociale avant les célébrations officielles de la Fête du Travail.

Il a en outre précisé que ce dialogue social a permis d’identifier les tensions et les revendications qui ne sont pas toujours reflétées dans les statistiques officielles et de coordonner les actions entre les secteurs public et privé pour mener à bien les réformes nécessaires, malgré les défis importants liés à la pandémie de la COVID-19, qui a coûté à l’État environ 11 milliards de dollars.

Et d’ajouter que le Maroc a veillé à lier le dialogue social aux grandes réformes, de l’éducation à la structuration de l’économie, en passant par la santé et l’enseignement supérieur, afin d’assurer un équilibre entre la croissance des affaires et le financement des politiques sociales.

Ces réformes, a poursuivi M. Sekkouri, ont permis au Maroc d’adopter la loi sur le droit de grève, attendue depuis plus de 60 ans, et de s’atteler actuellement à la réforme du Code du travail afin de l’adapter à l’avenir des emplois et aux nouveaux secteurs, tout en garantissant la protection des droits des travailleurs de toute catégorie.

Le ministre a relevé que les préparatifs de la Coupe du Monde 2030, organisée par le Maroc avec le Portugal et l’Espagne, représentent une opportunité pour renforcer l’esprit de médiation et de rapprochement au sein de la société, créer un climat favorable à l’investissement et dynamiser l’économie, rappelant que cet événement planétaire constitue une occasion de renforcer la confiance entre l’État et les citoyens.

Pour sa part, le Directeur général de l’OIT a indiqué que le taux de chômage mondial reste stable autour de 5%, mais que ce chiffre, bien qu’à première vue positif, masque des déséquilibres structurels profonds, notamment dans les pays en développement, où la croissance économique reste insuffisante.

Le phénomène dit de « l’écart d’emploi », qui inclut les chômeurs officiels et ceux ayant cessé de chercher un emploi, reste très élevé et touche environ 400 millions de personnes dans le monde, a-t-il fait remarquer.

Dans le même ordre d’idées, M. Houngbo a relevé que les femmes et les jeunes sont les plus affectés, le taux de chômage des jeunes étant d’environ 12,6% avec des perspectives limitées d’amélioration, tandis que plus d’un cinquième des jeunes dans le monde (20%) se trouvent en dehors du marché du travail, de l’éducation et de la formation.

Par ailleurs, le responsable onusien a salué les progrès réalisés par l’Europe dans la réduction de ce phénomène grâce à des initiatives telles que la « garantie renforcée pour la jeunesse » et les politiques de soutien adoptées par l’Union européenne.

Le ministre portugais des Affaires étrangères a, de son côté, affirmé que l’emploi et les politiques sociales faisaient partie intégrante de l’identité européenne, soulignant qu’au cours de son histoire, l’Europe a réussi à construire un modèle alliant croissance économique, démocratie et respect des droits fondamentaux à une forte dimension sociale.

Le défi actuel, a-t-il ajouté, consiste à préserver ce modèle dans un monde en constante mutation, sous l’effet des changements géoéconomiques et du développement accéléré de l’intelligence artificielle, qui redéfinit la nature du travail et le rôle du salarié.

La prochaine étape pourrait voir une réduction du temps de travail en parallèle d’une productivité plus élevée, avec un besoin croissant de main-d’œuvre dans les secteurs sociaux, culturels et intellectuels, où la technologie ne peut remplacer l’élément humain, a-t-il dit.

De l’avis de M. Rangel, l’Europe se trouve face à une nouvelle opportunité grâce aux évolutions technologiques, à l’intelligence artificielle et à la robotique, ouvrant de nouvelles perspectives aux travailleurs européens pour s’intégrer et contribuer à la construction d’une société plus équilibrée et humaine.

Organisé en coordination avec la Commission européenne sous le thème « Des emplois de qualité dans une Europe sociale et compétitive », le Forum social de Porto avait pour objectif de contribuer à l’élaboration du nouveau plan de mise en œuvre du socle européen des droits sociaux et de la feuille de route pour des emplois de qualité.

L’événement de deux jours a offert un espace de renforcement de la compétitivité sociale de l’Europe à travers la création d’emplois de qualité, répondant ainsi au besoin urgent pour le Vieux Continent de renouveler sa compétitivité au moyen d’un agenda social ambitieux.

Avec MAP

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