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le débat relancé à l’approche des législatives de 2026

Un collectif citoyen propose la création de circonscriptions électorales dédiées aux Marocains de l’étranger, une mesure qui ouvrirait la voie à une représentation politique directe des six millions de ressortissants vivant hors du Royaume.

La question de la participation politique des Marocains résidant à l’étranger (MRE) refait surface à l’approche des législatives de 2026. La Plateforme citoyenne consultative pour la migration marocaine a soumis au ministre de l’intérieur, M. Abdelouafi Laftit, un plan ambitieux visant à instaurer des bureaux de vote à l’étranger, à créer des circonscriptions distinctes pour la diaspora et à établir des listes électorales internationales.

Les propositions s’ancrent dans la Constitution de 2011, qui reconnaît explicitement le droit des MRE à une pleine participation civique et politique. Elles s’appuient également sur plusieurs discours de S.M. le Roi Mohammed VI, rappelant la nécessité de donner à la diaspora un rôle accru dans les institutions nationales. « Il est temps que les Marocains établis à l’étranger soient représentés dans les instances de décision », rappelle la plateforme, estimant que le déficit démocratique à leur égard s’est trop longtemps prolongé.

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Avec près de six millions de ressortissants à l’étranger, la diaspora marocaine représente l’équivalent d’un cinquième de la population totale du pays. Leur apport économique est considérable : les transferts de fonds dépassent régulièrement les 100 milliards de dirhams annuels, soit une part stratégique du PIB. Pourtant, leur poids politique demeure marginal, limité à une influence indirecte par les partis traditionnels. La plateforme propose de réserver un nombre de sièges parlementaires proportionnel à cette démographie et à leur contribution économique.

Le plan suggère également de modifier l’article 63 de la Constitution afin de garantir la présence des MRE à la Chambre des conseillers. Outre la représentation, il appelle à une réforme plus large permettant à des candidats indépendants de se présenter sans contrainte excessive, rompant avec la domination des appareils partisans. La transparence électorale et le contrôle indépendant du scrutin figurent parmi les garde-fous avancés pour prévenir la corruption et renforcer la confiance de la diaspora.

Depuis plus d’une décennie, les gouvernements successifs se sont engagés à associer davantage les MRE à la vie politique, sans concrétiser les annonces. La plateforme insiste sur la nécessité d’un dialogue permanent entre l’exécutif et les organisations de la société civile de la diaspora. « Les élections de 2026 constituent une occasion historique pour combler le retard accumulé et rétablir la confiance », conclut le collectif, avertissant que toute nouvelle déception pourrait accentuer le sentiment d’exclusion politique des Marocains résidant à l’étranger.

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