Economie

Les nouvelles zones industrielles à haute valeur ajoutée

Le Maroc confirme son ambition industrielle à travers trois pôles stratégiques : Midparc, hub aéronautique de pointe ; Aït Melloul, zone réhabilitée et durable ; et Tanger Tech, méga-projet sino-marocain. Entre innovation, formation et durabilité, ces zones illustrent une vision cohérente pour renforcer la compétitivité et l’attractivité du Royaume.

Depuis plus d’une décennie, le Maroc façonne une stratégie industrielle ambitieuse pour monter en gamme et renforcer son attractivité internationale. En misant sur des zones spécialisées et modernisées, le Royaume s’impose comme un hub compétitif, durable et tourné vers l’innovation. Trois pôles en sont l’illustration: Midparc à Casablanca-Nouaceur, la zone d’Aït Melloul dans le Souss-Massa et la Cité Mohammed VI Tanger Tech.

Implanté sur 124 hectares près de l’aéroport Mohammed V, Midparc est aujourd’hui la première zone d’accélération industrielle aéronautique du pays. Né du Pacte national pour l’émergence industrielle, il accueille en 2025, plus de 150 entreprises issues d’Europe et d’Asie, spécialisées dans l’assemblage, la R&D, la maintenance et les services techniques.

Les investissements récents confirment cette dynamique. Le Suédois Trelleborg a inauguré une usine d’étanchéité aérospatiale pour 106 millions de dirhams, créant 200 emplois. Safran y installe un atelier de maintenance moteurs, tandis que l’Allemand Masterflex développe une unité de production de gaines flexibles.

Sous la gestion renforcée de MedZ, Midparc ambitionne de devenir la première zone aéronautique décarbonée d’Afrique dès 2026, grâce à une alimentation 100 % en énergie verte. Un centre de formation aux métiers complète l’écosystème, garantissant un vivier de compétences adaptées aux besoins de l’industrie.

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Aït Melloul mise sur la durabilité pour renforcer sa compétitivité

Créée en 1988 sur 354 hectares, la zone industrielle d’Aït Melloul a longtemps souffert de vétusté. Un plan de réhabilitation de plus de 60 millions de dirhams a été lancé en 2025, financé par le Fonds national des zones industrielles durables (FONZID-II), la commune et la région Souss-Massa. Le projet vise la modernisation des infrastructures routières, de l’éclairage et des équipements collectifs, tout en instaurant une gouvernance collaborative impliquant les autorités locales et la wilaya.

La durabilité est au cœur du programme : réduction de l’empreinte écologique, meilleure gestion de l’eau et des déchets, amélioration de la qualité de vie au travail. À terme, Aït Melloul entend renforcer son attractivité auprès des investisseurs et dynamiser l’emploi régional, dans une logique de compétitivité durable.

Tanger Tech : Catalyseur de l’industrialisation marocaine

Symbole d’une ambition stratégique majeure, la Cité Mohammed VI Tanger Tech marque une nouvelle étape dans l’industrialisation du Royaume. Lancé en 2017 mais longtemps retardé, le projet a connu un tournant en 2024 avec l’annonce d’investissements massifs de groupes chinois.

Hailiang et Shinzoom ont prévu près de 910 millions de dollars pour leurs usines, censées générer 3.800 emplois. Toutefois, Shinzoom a décidé de reporter sa future usine d’anodes pour batteries à Tanger, privilégiant un projet à Oman pour des raisons stratégiques. En dépit du report du projet, la dynamique d’implantation se poursuit, avec les premiers résultats concrets déjà visibles. La société Qingdao Sentury Tire a acquis un terrain de 20 hectares pour 100 millions de dirhams. À terme, la zone vise l’installation de 200 entreprises et la création de 100.000 emplois sur dix ans.

Un décret a, en outre, institué une zone franche d’exportation dédiée, renforçant l’attractivité de Tanger Tech, idéalement située à proximité du port Tanger Med.

Midparc, Aït Melloul et Tanger Tech illustrent une politique industrielle fondée sur trois piliers : modernisation des infrastructures, durabilité et attractivité internationale. En développant des pôles spécialisés et en intégrant la formation aux besoins du marché, le Maroc développe ses compétences et s’affirme dans des secteurs à haute valeur ajoutée comme l’aéronautique, l’automobile, l’électronique et les énergies nouvelles.

Cette stratégie génère un double impact : création d’emplois qualifiés et intégration renforcée dans les chaînes de valeur mondiales. Elle contribue aussi à un développement régional équilibré, où chaque zone industrielle joue un rôle spécifique dans la transformation économique nationale.

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